Les actions de l'entreprise belge de plastiques Recticel ont bondi mardi après que les investisseurs ont soutenu la vente de son activité de mousses techniques, une opération qui, selon certains analystes, pourrait décourager une offre hostile de son rival autrichien Greiner, qu'ils avaient jugée trop basse.

Lundi, les actionnaires ont donné le feu vert à Recticel pour vendre l'unité de mousses à la société américaine Carpenter Co. qui avait proposé une offre contraignante de 656 millions d'euros (739 millions de dollars) en octobre.

Recticel, qui est en passe de devenir une entreprise d'isolation "pure-play", attend l'approbation des autorités réglementaires dans les mois à venir.

Ses actions étaient en hausse de 7,53% à 17,42 euros à 1519 GMT.

Greiner, désireux de racheter l'activité mousses, avait prévu d'acheter une participation de 27% dans Recticel à son principal actionnaire, la Compagnie du Bois Sauvage, pour 13,50 euros chacun, et d'étendre l'offre à d'autres investisseurs, un plan que la société autrichienne pourrait encore maintenir malgré ce revers.

"Greiner continue d'être intéressé par Recticel et examine la situation", a déclaré le groupe à Reuters.

Toutefois, certains analystes avaient critiqué l'offre, la jugeant trop basse, et les autorités de régulation de l'Union européenne ont ouvert une enquête sur cette opération potentielle en novembre, estimant qu'elle pourrait nuire à la concurrence et entraîner des hausses de prix.

Les chercheurs d'ING ont déclaré qu'ils pensaient que l'accord de Greiner était désormais nettement moins probable, tandis que Christoph Greulich, analyste de Berenberg, a déclaré que le faible prix de l'offre signifiait qu'il était "hautement improbable de réussir de toute façon".

Le PDG de Recticel, Olivier Chapelle, a déclaré aux journalistes qu'il ne s'attendait pas à de grandes difficultés avec les régulateurs antitrust concernant l'accord avec Carpenter Co.

"Si c'était le cas", a-t-il ajouté, "je pense que des remèdes pourraient être trouvés".

Il n'a pas exclu d'envisager d'autres offres de reprise possibles plus favorables aux actionnaires.

Recticel prévoit de vendre sa branche Literie au groupe Aquinos, et s'attend à ce que la Compagnie du Bois Sauvage soutienne la transaction.

(1 $ = 0,8879 euros) (Rapports de Sarah Morland et Diana Mandiá ; édition : Mark Potter)