La décision découle d'une enquête approfondie sur les pratiques de prix du brandy européen, en particulier du cognac français, produit largement dominant dans cette catégorie. Pékin accuse les producteurs européens de vendre leurs alcools à des prix inférieurs à leur valeur normale, ce qui causerait ainsi un préjudice aux producteurs chinois.

Dans une déclaration publiée dans la nuit, le ministère chinois du Commerce a confirmé l’issue de cette enquête en évoquant des preuves substantielles de dumping. Des "engagements de prix" ont également été évoqués : certains exportateurs pourraient éviter les droits s’ils acceptent de vendre à des niveaux de prix convenus avec les autorités chinoises. Cette mesure conditionnelle explique le décrochage de Rémy Cointreau dans un premier temps (jusqu’à -7% peu après l’ouverture de la séance du jour) avant d’effacer la totalité de ses pertes. 

Les relations entre l’UE et Pékin sont déjà tendues sur plusieurs volets : les véhicules électriques, les panneaux solaires et les semi-conducteurs. Le cognac, produit haut de gamme et vitrine du savoir-faire français, devient à son tour l’objet d’une bataille commerciale. La Chine représente jusqu’à 25% des ventes de cognac. 

Rémy Cointreau a d'ores et déjà répondu en annonçant la conclusion d'un accord entre les autorités chinoises et certains producteurs de cognac, qui s'engagent à respecter un prix minimum à l'importation en Chine. En contrepartie, les droits antidumping « définitifs » qui devaient être imposés aux exportations européennes ne seront pas appliqués.