Rémy Cointreau gagne 1,08% cet après-midi malgré une note de Moody's soulignant l'impact négatif de la bataille douanière menée par les Etats-Unis contre la France. Il est vrai que le titre a déjà souffert de l'annonce de l'offensive américaine contre le cognac. Depuis son plus haut de la mi-octobre, le 29 décembre, le titre a cédé 6%.

Moody's a donc publié un nouveau commentaire sur l'industrie européenne des boissons concluant que Rémy Cointreau (noté Baa3, perspective stable) va être le plus significativement affecté par les nouvelles taxes imposées par les États-Unis à compter du 12 janvier (droit de douane de 25 % sur les Cognacs d'une valeur supérieure à 38 dollars/litre et vins titrant plus de 14% importés de France et d'Allemagne.

"Alors que la hausse des tarifs aura peu d'impact sur la plupart des producteurs européens de cognac, elle s'avère plus négative pour Remy Cointreau car cette surtaxation s'appliquera sur environ 5 à 10 % de ses ventes totales", souligne Paolo Leschiutta, analyste senior vice president chez Moody's Investors Service.

"En revanche, l'impact sur les bénéfices de LVMH ou d'autres fabricants de cognac comme  Pernod Ricard (Baa1 stable), et indirectement Diageo (A3 stable), sera plus limité, de l'ordre 1% à 5% ou moins. En effet ces sociétés sont plus diversifiées et le cognac ne représente qu'un faible pourcentage de leurs ventes", poursuit le spécialiste.

Effectivement, l'eau-de-vie des Charentes représente environ 72% des ventes totales de Rémy Cointreau. L'agence de notation estime que le groupe réalise environ 35% de ses ventes aux Etats-Unis.

Certes, reconnait Moody's, seule une petite part des exportations de Rémy Cointreau sont concernées, mais les bouteilles à plus de 38 dollars le litre sont les plus profitables.

Pour autant, estime l'agence, le groupe familial ne supportera pas seul ce surcoût. Les commerces, la distribution et les clients supporteront également cette hausse.

Enfin, conclut Moody's, cette décision devrait pénaliser les volumes sans pour autant détourner vraiment les consommateurs américains du cognac, une boisson irremplaçable.