Rennes (awp/afp) - Le groupe Renault a choisi lundi le fonds d'investissement allemand Callista Private Equity pour reprendre La Fonderie de Bretagne de Caudan (Morbihan), qui emploie 285 salariés en CDI, sans licenciements à la clé, a-t-il annoncé dans un communiqué.

"Le projet industriel porté par Callista, dont le siège social est basé à Munich, correspond aux engagements pris par Renault Group de parvenir à une exploitation rentable du site notamment grâce à un investissement massif, une restauration de la compétitivité et une capacité à se diversifier et identifier de nouveaux marchés", a déclaré le groupe à l'issue d'un comité social et économique (CSE) extraordinaire.

Interrogé par l'AFP, Renault a précisé qu'il accompagnera la revente par un investissement de 32 millions d'euros pour "moderniser le processus de fusion, la ligne de noyautage, et pour créer une deuxième ligne de sortie afin de passer des pièces plus grosses pour d'autres types de clients".

Renault et Callista présenteront le plan de reprise plus en détails lors d'un CSE extraordinaire le 11 juillet.

"Nous sommes très moyennement satisfaits car on a déjà été échaudés par le passé et Callista est un fonds qui a des objectifs de court terme, à l'horizon 2025, pour redresser l'entreprise, faute de quoi ils fermeront", a réagi auprès de l'AFP Maël Le Goff, délégué syndical CGT.

"On sait qu'il y a du potentiel mais Renault ne veut plus avoir la Fonderie de Bretagne dans son giron et a accepté que les salariés qui ont envie de rester dans le groupe restent alors que nous souffrons déjà de difficultés pour trouver des compétences", a-t-il ajouté, tout en saluant l'absence de licenciement et le "gros investissement".

"La bonne nouvelle, c'est qu'on a un repreneur car on n'avait plus de son ou d'image concernant le processus, mais on doit encore analyser la viabilité du +business plan+", a pour sa part réagi Stéphane Dubois, délégué CFE-CGC.

Héritière des Forges d'Hennebont, créées en 1860, la Fonderie de Bretagne est installée à Caudan, près de Lorient, depuis 1965. L'usine fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesses.

Renault avait annoncé en mars 2021 la mise en vente de l'usine, ce qui avait déclenché un mouvement de grève de deux mois, les salariés réclamant leur maintien au sein du groupe.

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