L’annonce avait fait grand bruit en fin d’année dernière : Nissan et Honda discutaient d’une fusion à horizon 2026, une échéance serrée pour un rapprochement d’une telle ampleur. Si elle aboutissait, cette alliance aurait donné naissance au troisième plus grand acteur de l’industrie automobile en matière de capitalisation boursière. Quant à la place de Renault et de Mitsubishi Motors, actuellement alliés à Nissan, elle était loin d'être claire.
Honda s’impatiente
Ce mercredi 4 février, le quotidien japonais Asahi a jeté un pavé dans la mare en révélant que Nissan et Honda pourraient mettre un terme aux discussions. Selon le journal, les négociations avancent trop lentement au goût de Honda, et les conseils d’administration des deux groupes doivent prochainement se réunir séparément pour décider du maintien ou non des pourparlers. Contacté par Reuters, un porte-parole de Nissan a confirmé que les discussions étaient toujours en cours, avec une décision attendue d’ici mi-février.
"Nissan semble découvrir qu'une fusion avec Honda ne revient pas à ce que Honda offre à Nissan une protection sous la forme d'un holding. Honda s'est rendu à l'évidence : il achètera Nissan aux conditions de Honda, c'est-à-dire au prix d'une entreprise en perte de vitesse", explique Pierre-Yves Gauthier, le patron d'AlphaValue.
Si la fusion venait à échouer, cela pourrait avoir des répercussions au-delà des deux constructeurs. Mitsubishi Motors, initialement intéressé, pourrait revoir sa position et prendre ses distances. Autour de Nissan, les alliances se cherchent, mais le constructeur japonais reste fragilisé depuis l’affaire Carlos Ghosn en 2018, une saga qui a laissé des traces. Ajoutez à cela des difficultés à s’imposer sur le marché de l’électrique et une concurrence chinoise agressive menée par BYD, et la situation devient délicate. Pour couronner le tout, les menaces de tarifs douaniers brandies par Donald Trump pourraient encore compliquer la donne. En cas d’échec des négociations, Nissan pourrait bien être le grand perdant de cette fusion avortée.