L'ACCÈS À UN VACCIN NON NÉGOCIABLE POUR LA FRANCE

PARIS - La France a estimé jeudi que l'égal accès de tous les pays à un éventuel vaccin contre le coronavirus n'était pas négociable et qu'aucune nation ne devrait en avoir la primauté pour des raisons financières, après les propos attribués au patron de Sanofi.

Dans une interview publiée mercredi par l'agence Bloomberg, Paul Hudson, directeur général du laboratoire français, a déclaré que les Etats-Unis seraient prioritaires dans la fourniture d'un éventuel vaccin. "Le gouvernement américain a le droit de prendre les plus grandes précommandes car il s'est investi dans la prise de risque" liée à la recherche et au développement de ce vaccin, a-t-il dit selon Bloomberg.

Cette déclaration a suscité l'émoi, notamment en France où le Premier ministre, Edouard Philippe, a indiqué sur Twitter que les vaccins qui seront trouvés contre le COVID-19 relèveront d'un "bien public mondial". "L'égal accès de tous au vaccin n'est pas négociable", a-t-il ajouté. "Je viens de le rappeler à Serge Weinberg qui préside Sanofi, cette grande entreprise profondément française. Il m'a donné toutes les assurances nécessaires quant à la distribution en France d'un éventuel vaccin Sanofi."

Emmanuel Macron s'est quant à lui "ému" des déclarations de Paul Hudson, a fait savoir l'Elysée.

Le chef de l'Etat recevra mardi à l'Elysée le directeur général de Sanofi, a par la suite annoncé la présidence.

Interrogé dans la soirée sur France 2, Serge Weinberg a assuré que les propos de Paul Hudson avaient été déformés et que les Etats-Unis ne seraient prioritaires que pour un éventuel vaccin fabriqué dans les usines de Sanofi sur le territoire américain.

Sanofi travaille actuellement à deux programmes de développement d'un vaccin contre le COVID-19, dont l'un en partenariat avec le britannique GlaxoSmithKline qui bénéficie du soutien financier de la BARDA, qui est rattachée au département américain de la Santé.

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LE CORONAVIRUS A FAIT 351 MORTS DE PLUS EN FRANCE, LES CAS GRAVES BAISSENT

PARIS - Le nouveau coronavirus a fait 351 morts supplémentaires en France en 24 heures mais le nombre de personnes hospitalisées en raison de leur contamination poursuit sa décrue, notamment dans les services de réanimation, a annoncé jeudi la direction générale de la Santé (DGS).

Le bilan de l'épidémie en France s'élève désormais à 27.425 morts depuis le 1er mars, dont 17.224 dans les hôpitaux et 10.201 dans les établissements sociaux et médico-sociaux, essentiellement des Ehpad.

Il y a eu au total 141.356 cas recensés de contamination au nouveau coronavirus dans le pays, soit 622 de plus que mercredi.

Le nombre de personnes hospitalisées pour infection au COVID-19, la maladie respiratoire provoquée par ce coronavirus, s'établit désormais à 20.463, soit 608 de moins que mercredi. Les cas traités dans les services de réanimation ont baissé de 129 en 24 heures, à 2.299.

PAS DE LIMITE AUX RASSEMBLEMENTS PRIVÉS, MAIS APPEL AU "CIVISME"

PARIS - Les rassemblements de plus de dix personnes dans des lieux privés sont autorisés, a confirmé jeudi le secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'Intérieur, Laurent Nunez, qui en a appelé cependant à la "responsabilité et au civisme" des Français pour casser les chaînes de transmission du coronavirus.

"Il n'y a rien qui interdit ces rassemblements au-delà de dix personnes dans des lieux privés", a-t-il dit sur LCI tout en multipliant les appels à la responsabilité: "Un rassemblement d'une quinzaine de personnes dans un appartement privé d'une même famille, je crois que ce ne serait pas responsable."

Le gouvernement a interdit les rassemblements de plus de dix personnes dans l'espace public. Mais dans une décision https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2020/2020800DC.htm rendue le 11 mai sur la loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire, le Conseil constitutionnel a souligné que les mesures relatives aux établissements recevant du public et aux lieux de réunion "ne s'étendent pas aux locaux à usage d'habitation".

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L'ETAT PROMET UNE AIDE "MASSIVE" DE 18 MILLIARDS D'EUROS POUR LE TOURISME

PARIS - Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé jeudi un plan d'investissement à hauteur de 1,3 milliard d'euros pour le secteur du tourisme et de la restauration, et a détaillé une série de mesures de soutien représentant au total "un engagement de plus de 18 milliards d'euros pour les finances publiques".

Le chef du gouvernement a par ailleurs indiqué que les Français devraient pouvoir partir en vacances en France en juillet et en août, sous réserve de l'évolution de l'épidémie de coronavirus.

"Le tourisme fait probablement face à la pire épreuve de son histoire moderne alors même que c'est un des fleurons de l'économie française", a souligné Edouard Philippe à l'issue d'un conseil interministériel consacré aux conséquences de la pandémie qui s'est tenu, a-t-il dit, dans des "circonstances très exceptionnelles et très sombres".

Rappelant que le tourisme représente 2 millions d'emplois directs et indirects et près de 8% du PIB de la France, il a indiqué que "son sauvetage est donc une priorité nationale".

Enfin, les cafés et restaurants, fermés depuis le samedi 14 mars à minuit, devraient être fixés sur les modalités et les dates de leur réouverture dans la semaine du 25 mai.

L'ITALIE VA LANCER UNE CAMPAGNE DE TESTS SÉROLOGIQUES

ROME - Les autorités italiennes entameront la semaine prochaine des tests sérologiques auprès d'un échantillon représentatif de 150.000 personnes sélectionnées dans 2.000 villes pour étudier l'ampleur de la propagation du coronavirus.

"Ce programme de tests portera sur un échantillon significatif de citoyens et nous permettra de comprendre (l'étendue de) la propagation du virus à l'échelle nationale", a déclaré jeudi devant le Parlement Agostino Miozzo, président du comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement sur le COVID-19.

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BORELL (UE) RÉCLAME UNE ENQUÊTE INDÉPENDANTE SUR L'ORIGINE DU CORONAVIRUS

BERLIN - Le chef de la diplomatie européenne juge nécessaire une enquête indépendante sur l'origine de la pandémie de coronavirus et invite la Chine à jouer un rôle, à la mesure de son importance dans le monde, dans la lutte contre cette crise sanitaire apparue dans la ville chinoise de Wuhan.

"Une enquête scientifique indépendante sur l'origine de cette pandémie est aussi nécessaire", écrit Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires extérieures, dans une tribune publiée vendredi dans le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

A ses yeux, la Chine doit assumer des responsabilités "à la mesure de son poids" dans la lutte contre la pandémie, la recherche d'un vaccin et la relance de l'économie mondiale, notamment dans l'effort international d'allègement de la dette des pays les plus pauvres.

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LA TAXE NUMÉRIQUE SERA MISE EN OEUVRE CETTE ANNÉE-LE MAIRE

PARIS - La taxe numérique sera mise en oeuvre cette année en France qu'un accord international soit conclu ou non, a annoncé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances.

"Jamais la taxation des géants numériques n'a été plus légitime et plus nécessaire", a déclaré Bruno Le Maire. "En tout état de cause, la France, comme elle l'a toujours indiqué appliquera une taxation aux géants du numérique en 2020, soit sous une forme internationale s'il y a un accord, soit sous une forme nationale s'il n'y a pas d'accord", a-t-il ajouté.

Près de 140 Etats négocient actuellement sous l'égide de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) un nouvel accord sur la fiscalité transfrontalière afin de l'adapter à l'ère numérique, mais la pandémie de coronavirus a ralenti les discussions et l'engagement réaffirmé en début d'année de parvenir à un accord international d'ici fin 2020 semble de plus en plus difficile à tenir.

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RENAULT VA PURGER SA GAMME ET ARRÊTER L'ICONIQUE ESPACE-SCES

PARIS - Renault va annoncer une purge profonde de sa gamme de véhicules et arrêter des modèles au passé glorieux mais en perte de vitesse, comme l'Espace, ont dit à Reuters quatre sources proches du groupe et du secteur.

Le constructeur au losange, ébranlé par la disgrâce de son ex-PDG Carlos Ghosn et par un retournement de fortune conjoint avec son partenaire Nissan sur leurs principaux marchés respectifs, doit détailler fin mai un plan drastique d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans.

"L'ensemble du projet n'est pas encore gravé dans le marbre, mais on peut d'ores et déjà enlever l'Espace, le Scenic et la grande berline Talisman du futur plan produit, il est quasiment acquis que ces modèles ne seront pas renouvelés et qu'ils vont s'arrêter", a dit une des sources. "En gros, moins de monospaces et de berlines, et priorité aux crossovers et aux SUV."