Renault, un peu sonné, a confirmé le départ prévu pour la mi-juillet. Kering n'a pas encore confirmé l'arrivée, mais la dissociation des fonctions de président et directeur général, la déprogrammation d'un événement important avec les analystes ce lundi et la convergence des bruits de couloir laissent peu de place au doute. Chez Renault, De Meo a fait le ménage et récupérant le difficile héritage de Carlos Ghosn. Et ça a payé : retour à la rentabilité, recentrage sur l’Europe, fin du sketch à trois avec Nissan et Mitsubishi. Bonus : l’action Renault a doublé depuis 2019. En Bourse, c’est une fusée. A l’intérieur, c’est plutôt une navette en maintenance, mais au moins elle tient la route.

Pour Kering, cette arrivée a tout d'une bonne pioche, puisqu'elle conjugue plusieurs éléments de narration positifs. D'abord, Luca de Meo est un patron à succès : le retour en grâce de Renault donc, mais aussi l'émergence de la bombe commerciale Cupra chez Seat, ou encore le renouveau de la Fiat 500. Ensuite, Luca de Meo vient d'une industrie totalement différente : quoi de plus disruptif pour une entreprise à la recherche d'un nouveau souffle. Enfin, il est Italien, ce qui compte quand vos marques principales s'appellent Gucci, Balenciaga ou Bottega Veneta.

"La gestion des marques et le marketing sont ses spécialités, ce qui colle bien avec les exigences de l’industrie du luxe, un domaine qui semble le passionner", souligne l'analyste de Bernstein Luca Solca, qui rappelle qu'il est passionné de montres suisses complexes. Il n'aura pas la tâche facile pour autant, car Kering est un gros paquebot à la dérive. Mais son arrivée est perçue positivement par des actionnaires qui ont vu la valeur de leur investissement fondre de deux-tiers (!) en 3 ans.