par Gilles Guillaume et Irene Preisinger

Ce rapprochement, qui pourrait passer par des petites participations croisées, devrait se concrétiser par une première plate-forme commune dans les petites voitures permettant d'importantes synergies dans les coûts de développement et des gains d'échelle substantiels.

"Un conseil d'administration extraordinaire du groupe sur une alliance avec Daimler s'est tenu ce matin à Boulogne-Billancourt", a indiqué sous couvert d'anonymat une source proche de Renault.

Interrogée sur une annonce, la source a ajouté que celle-ci interviendrait mercredi matin avant l'ouverture des marchés. Une autre source proche de Renault a indiqué qu'une conférence de presse se tiendrait à 9 heures (07h00 GMT) à Bruxelles, ville neutre pour la signature formelle de l'accord.

Une troisième source du secteur a également indiqué, sous couvert d'anonymat, qu'un partenariat serait annoncé mercredi.

Renault, Nissan Europe et Daimler ont tous trois refusé de faire un commentaire.

VERS UNE ALLIANCE CAPITALISTIQUE

La mise en commun de technologies et de projets est devenue un thème majeur de l'industrie automobile, ébranlée par la crise de 2008-2009 et engagée dans une chasse aux émissions nécessitant de lourds investissements.

Le quotidien japonais Nikkei rapporte mardi que les trois groupes prendront des participations croisées de 3% environ pour sceller leur partenariat, qui passera d'abord par le développement d'une nouvelle plate-forme commune dans les petites voitures.

Selon les Échos, cette plate-forme baptisée "Edison" servira de base aux futures Smart de Daimler, et côté Renault à la prochaine Twingo et au mini-véhicule électrique inspiré du concept Twizzy.

Le ministre français de l'Industrie, Christian Estrosi, a déclaré que le gouvernement était favorable au rapprochement avec la maison mère de Mercedes. Il a déclaré qu'il veillerait à ce que l'Etat français reste le premier actionnaire de Renault et à ce que les retombées sur l'emploi en France soient positives.

"Je peux vous informer que ce partenariat (avec Daimler), nous l'approuvons d'autant plus que notre administrateur participera à défendre la stratégie industrielle de l'Etat", a déclaré Christian Estrosi au cours d'un point de presse à Bercy.

Il a ajouté que Luc Rousseau, à la tête de la direction générale de la compétitivité, de l'industrie et des services au ministère et l'un des administrateurs représentant l'Etat au conseil d'administration de Renault, lui rendrait compte dans l'après-midi de ce qui s'est dit lors du conseil d'administration extraordinaire.

A 13h00, l'action Renault gagnait 2,48% à 36,38 euros à la Bourse de Paris. A Francfort, le titre Daimler prenait 0,2% à 35,475 euros. A Tokyo, l'action Nissan a clôturé sur un gain de 0,4% à 828 yens.

Avec Elizabeth Pineau et Helen Massy-Beresford à Paris, Chang-Ran Kim à Tokyo, Isheeta Sanghi à Bangalore, édité par Dominique Rodriguez