Renault a dévoilé ses résultats financiers pour l'année 2024, affichant une croissance et une rentabilité sans précédent, surpassant même ses propres prévisions financières. Le chiffre d’affaires du groupe s'est élevé à 56,2 milliards d’euros, marquant une augmentation de 7,4% par rapport à l'année précédente, et de 9,0% à taux de change constants. Cette performance est le résultat d'une stratégie axée sur la complémentarité et la croissance de ses trois marques principales.

Les autres marques du groupe - Dacia, Alpine, Mobilize - ont toutes bien performé. En outre, Dacia a connu une croissance de 2,7% mais montre des parts de marché record, notamment en Italie (+13,1%), au Maroc (+16,3%), en Espagne (+12,4%), ou encore en Belgique et au Luxembourg (+15,4%). Le constructeur va poursuivre son orientation vers l’hybride avec trois modèles disponibles. Dans le même temps, Alpine affiche la plus grosse croissance (+5,9%). Le carnet de commandes en Europe reste solide, représentant environ deux mois de ventes prévisionnelles.

Lors de sa présentation des résultats, M. de Meo, a annoncé que l’entreprise continuera d’abaisser sa participation dans son partenaire japonais Nissan tout en restant attentif au timing. En effet, il ne souhaite pas détruire la valeur des actifs qu'il a construits avec Nissan depuis 25 ans. Il a ajouté que la priorité pour Nissan était de se restructurer afin de se remettre sur les rails, et que tout ce qui est bon pour Nissan est également bon pour Renault.

Le groupe, qui continue d’opérer son tournant vers l’électrique, reste exposé à l’Asie (notamment l’Inde et la Chine) pour ce qui est l’ensemble du processus de conception des batteries des VE. Cependant, le développement de ces technologies en Europe laisse entrevoir une production - limitée - en France grâce à des collaborations avec AESC, un pure player de la batterie en France dont l’usine est à Douai. D’autant que pour faire le parallèle avec l’actualité, l’unique minière française Eramet a pris le contrôle total d’une mine de lithium en Argentine qu’elle va rendre totalement opérationnelle courant 2025. 

Cela tranche avec l’annonce de Stellantis qui a lui décidé de se recentrer sur les moteurs thermiques et diesel. C’est notamment ce que le nouveau patron de l'Europe chez Stellantis, Jean-Philippe Imparato, cité par Les Echos, a affirmé. 

Enfin, le PDG s’est montré très pragmatique quant à l’avenir du groupe, ne souhaitant pas se projeter quant à la fameuse “Vision 2035”. Ce qui importe pour le groupe reste le présent ce qu’il pense lui permet, de fait, de mieux s’en sortir que l’ensemble des acteurs européens, notamment ses homologues allemands. Le groupe affiche une marge opérationnelle record de 7,6%. De Meo a surtout mis l’accent sur la nécessité d’une “stratégie industrielle” plus qu’une réglementation inflexible - peut-être un rappel faisant écho à son audition à l’Assemblée nationale au début du mois où ce dernier dépeignait un environnement réglementaire qui nuisait au groupe et à la croissance en France. 

Graphique Renault