Renault et Nissan ont annoncé une série d’évolutions majeures dans leur partenariat, à travers un accord-cadre redéfinissant les contours de leur coopération industrielle et capitalistique. Cette nouvelle phase de l’Alliance repose notamment sur la réorganisation des activités en Inde et le développement commun d’un véhicule électrique pour le marché européen.
Renault Group prévoit d’acquérir la totalité du capital de Renault Nissan Automotive India Private Ltd (RNAIPL) en rachetant la participation de 51% détenue jusqu’ici par Nissan. A l’issue de la transaction, attendue pour le premier semestre 2025 sous réserve d’approbations réglementaires, RNAIPL sera consolidée à 100% dans les comptes du groupe français. L’usine de Chennai, dotée d’une capacité annuelle de plus de 400 000 véhicules, jouera un rôle central dans la stratégie internationale de Renault, notamment avec le lancement de la plateforme CMF-B et quatre nouveaux modèles dès l’année prochaine.
En parallèle, Nissan continuera à s’approvisionner auprès de RNAIPL pour le marché indien et à l’export, et maintiendra sa présence dans le pays via d’autres entités, comme le centre technologique Renault Nissan Technology & Business Center India (RNTBCI), codétenu avec Renault.
Autre projet d’envergure : Renault, via sa filiale Ampere, développera et produira pour Nissan un dérivé de la Twingo. Prévu pour 2026, ce modèle de segment A, conçu par Nissan, s’inscrit dans une démarche de réduction des coûts et des délais de mise sur le marché.
Du neuf sur les accords capitalistiques et Ampere
Sur le plan capitalistique, les deux groupes ont convenu d’un amendement au Nouvel Accord de l’Alliance pour abaisser à 10% (contre 15% précédemment) le seuil minimum obligatoire de détention croisée. Cette mesure vise à accroître la flexibilité stratégique de chaque constructeur. En outre, Nissan se retire de son engagement à investir dans Ampere, mettant fin à l’accord signé en juillet 2023.
Malgré ces ajustements, les principes fondamentaux de l’Alliance, tels que les plafonds de participation et de droits de vote, restent inchangés. Les décisions de cession d’actions devront toujours s’effectuer dans un cadre coordonné, avec droit de première offre pour l’autre partie.
Enfin, malgré un impact temporaire estimé à 200 millions d’euros sur son free cash-flow en 2025 lié à l’investissement en Inde, Renault maintient ses objectifs financiers pour l’année, notamment un flux de trésorerie libre supérieur ou égal à 2 milliards d’euros.