PARIS (awp/afp) - Le candidat communiste à l'Élysée Fabien Roussel a accusé dimanche Peugeot et Renault de "trahison contre la nation" pour avoir délocalisé une partie de leur production en Chine, tout en accusant Emmanuel Macron de dérouler le tapis rouge à "des délinquants en col blanc".

"Je demande l'arrêt de toute délocalisation", a affirmé M. Roussel au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, promettant de les "interdire" pour mettre un terme à ce qu'il a présenté comme "une saignée de plus d'un million d'emplois industriels" subie par la France.

"Je veux reconstruire une industrie dans le pays, et le meilleur moyen de la reconstruire c'est d'abord d'empêcher toute forme de délocalisation", a-t-il promis, avant de cibler directement les deux grands constructeurs automobiles français.

"Quand je vois Renault et Peugeot délocaliser en Chine la Dacia Spring électrique et la C5 électrique, c'est une trahison contre la nation, un crime de lèse-majesté, un coup de poignard dans le contrat républicain", a assuré le candidat communiste. "Avec une majorité de gauche, je dirai à Peugeot et Renault stop, c'est terminé", a-t-il promis.

M. Roussel a, par ailleurs, accusé Emmanuel Macron de "combattre l'évasion fiscale avec un pistolet à tire-bouchon" et de recevoir à "son bureau de l'Élysée des délinquants en cols blanc".

"Des présidents de fonds de pension qui sont les mêmes qui aujourd'hui achètent des entreprises en France, les revendent deux ans après, font des plus-values dessus. Sur ces plus-values boursières l'argent s'en va au Luxembourg", assure-t-il, citant comme exemple le fonds d'investissement américain Apollo qui a racheté en 2015 Verallia, filiale d'emballage de Saint-Gobain, pour l'introduire en Bourse.

Sur les questions fiscales, M. Roussel a aussi évoqué un rapport qu'il prévoit de mettre en ligne lundi, sur "l'état de nos plus riches familles en France" en 2017, se basant sur un rapport de la Commission des finances de l'Assemblée nationale de 2018.

Selon lui, le document montre que "358.000 foyers fiscaux ont un patrimoine de 1.028 milliards d'euros". Pour taxer ces foyers, il entend appliquer un "impôt Covid exceptionnel de 10%" qui rapporterait 100 milliards aux caisses de l'État.

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