Paris (awp/afp) - Le tribunal de commerce de Paris a tranché lundi en faveur d'une reprise de France Loisirs, placé en liquidation judiciaire le 25 octobre, par la société Financière Trésor du patrimoine mais le club de livres va perdre 469 de ses 516 salariés.

Sur les 122 points de vente de France Loisirs, seuls 14 seront conservés, indique également le jugement consulté par l'AFP.

Une autre offre avait été présentée par le groupe de presse Reworld Media et proposait de reprendre plus de salariés, 123 sur les 516 postes, mais toutes les parties se sont prononcées contre. Les administrateurs judiciaires ont notamment considéré que le projet de Reworld Media n'était "pas abouti".

De leur côté, les représentants des salariés se sont dit "déçus" par les deux offres et ont soutenu celle de la Financière Trésor du patrimoine en considérant qu'elle était "la moins mauvaise".

"C'est un gros sacrifice, énormément de salariés vont être licenciés avant Noël", regrette Sylvie Labourse, déléguée Force ouvrière.

"Nous sommes quand même soulagés qu'il y ait une reprise, que le tribunal n'ait pas choisi l'offre de Reworld Media, et on espère que la Financière Trésor du patrimoine arrivera à faire perdurer la marque France Loisirs", ajoute-t-elle.

Outre France Loisirs, quatre autres entités du groupe situées dans le nord de la France étaient concernées par la procédure. Il s'agit de prestataires de services logistiques et informatiques, d'un centre d'appel et d'une usine d'impression, tous très dépendants de France Loisirs. Sur les 211 salariés que représentent au total ces quatre sociétés, 91 seront gardés par le repreneur.

Au total, la Financière Trésor du patrimoine a mis sur la table un peu plus de deux millions d'euros pour les cinq sociétés.

France Loisirs connait des difficultés depuis 2011 à cause notamment de la concurrence des ventes en ligne et des changements d'habitudes des consommateurs.

Racheté en 2015 par l'entreprise Actissia, France Loisirs avait entrepris une transformation de son modèle en renforçant sa présence en ligne. Mais en raison des crises récentes ("gilets jaunes", grèves, Covid-19), la société n'a jamais pu consolider réellement une situation restée fragile.

"Ces changements importants commençaient à donner des résultats, mais nous n'avons pas eu suffisamment de temps", déplore Sylvie Labourse (FO).

Déjà passé tout près de la disparition en 2018, France Loisirs, qui a fêté en 2020 son 50e anniversaire, ne compte plus que 800.000 membres, contre plus de deux millions dans les années 70 et 80.

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