Le 18 mars, le Parlement allemand a adopté une réforme majeure, mettant fin à la politique stricte de limitation de l’endettement. Avec 513 voix favorables sur 733, le projet de loi dépasse largement les deux tiers requis pour une modification constitutionnelle. Cette réforme libère le budget de la défense des restrictions budgétaires habituelles et instaure un fonds de 500 milliards d’euros destiné aux infrastructures, dans le but de relancer une économie en difficulté. Jusqu’ici, l’Allemagne limitait son déficit à 0,35 % du PIB, un frein désormais levé.

Un tournant politique et économique

Ce budget colossal profite en premier lieu à Friedrich Merz, leader conservateur et favori pour succéder à Olaf Scholz en tant que chancelier. Avec plusieurs centaines de milliards d’euros à sa disposition, il pourra stimuler les investissements dans un pays qui a enchaîné deux années de contraction économique. Un rebond de l’Allemagne, première économie européenne, pourrait également redynamiser l’ensemble de la zone euro en attirant à nouveau les investisseurs de manière plus durable.

Les bénéficiaires directs de cette réforme sont évidemment les entreprises européennes de la défense comme Rheinmetall et des infrastructures. Des groupes comme Alstom, Eiffage, Siemens ou Strabag ont déjà vu leur valeur en bourse bondir à la simple annonce de ce plan, il y a quelques jours désormais. L’Allemagne s’engage ainsi sur la voie du réarmement, en espérant que cet effort soutiendra aussi la reprise économique.

Ce plan massif pourrait être renforcé par une initiative plus large de l’Union européenne, à l’image du projet d’investissement de 800 milliards d’euros évoqué par Ursula von der Leyen. Toutefois, ce plan reste encore incertain et suscite de nombreux doutes quant à sa faisabilité dont nous vous évoquions les détails lors de notre récent clin d'œil sur la question.