Londres (awp/afp) - Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a prévenu lundi qu'il s'attendait à un ralentissement de l'activité en Chine dans les six mois à venir et annoncé l'arrivée d'un nouveau président de son conseil d'administration.

"Si Rio Tinto reste optimiste à propos de la Chine à moyen et long termes, il pourrait y avoir un ralentissement lors des six mois à venir, avec un affaiblissement de la demande dans la construction, les infrastructures et l'automobile", a expliqué le groupe dans un communiqué.

La santé économique de l'Empire du milieu est cruciale pour les compagnies minières, car il constitue le principal importateur mondial de métaux industriels.

Le français Jean-Sébastien Jacques, qui est le directeur général de Rio Tinto depuis 2016, s'est toutefois montré serein en présentant quelques axes stratégiques et financiers du groupe pour les années à venir.

La compagnie minière prévoit notamment d'élever ses investissements en capital lors des années à venir, d'un peu moins de 4,5 milliards de dollars cette année à 5,5 milliards l'an prochain et à 6 milliards en 2019 comme en 2020.

Présent dans le minerai de fer, le charbon, le cuivre, l'or, les diamants ou encore l'aluminium, le groupe a souligné que les fondamentaux de l'industrie minière étaient "solides, soutenus par une croissance mondiale vigoureuse", après des années difficiles pour le secteur qui avait vu chuter les cours des métaux industriels.

Il a précisé que des efforts pour améliorer sa productivité, par exemple en modernisant ses machines et supports technologiques, allaient lui permettre de dégager un flux de trésorerie annuel de 1,5 milliard de dollars supplémentaire à partir de 2021.

Le groupe a annoncé par ailleurs l'arrivée prochaine à sa tête d'un nouveau président, Simon Thompson, à partir du 5 mars 2018, pour remplacer Jan du Plessis, président pendant neuf ans et qui vient de prendre la présidence du géant britannique des télécoms BT.

"M. Thompson a plus de 20 ans d'expérience de travail à travers cinq continents dans l'industrie de la mine et des métaux", a expliqué Rio Tinto. Il a notamment occupé diverses hautes fonctions chez un concurrent, Anglo American, et a présidé le groupe pétrolier Tullow Oil ces cinq dernières années.

Parmi les dossiers qui seront sur le bureau de M. Thompson figurera l'inculpation de Rio Tinto et de deux de ses ex-dirigeants par les autorités américaines, pour avoir dissimulé l'étendue du fiasco d'un investissement en 2011 dans des mines de charbon au Mozambique.

Le groupe fait aussi l'objet d'une enquête du Serious Fraud Office britannique pour corruption présumée dans la conduite de ses affaires en Guinée.

afp/al