Zoellick avertit dans une interview à Reuters qu'une nouvelle crise se prépare, alors que les budgets de nombre de pays en développement n'ont toujours pas pleinement récupéré de la tempête financière de la fin 2008.

Selon lui, la situation budgétaire de plus de la moitié des pays en développement s'est détériorée de l'ordre de 2 points de PIB depuis 2007, et plus de 40% des pays en développement ont désormais des déficits publics dépassant les 4% du PIB.

"Si la situation continue de se dégrader, la croissance des pays en développement risque de s'infléchir, la valeur de leurs actifs pourrait baisser, et puis leurs prêts non performants pourraient augmenter", a expliqué Robert Zoellick.

"Avec de telles pressions et perspectives, nous devons nous attendre à des pressions protectionnistes(...), et à un risque de repli vers le populisme", a-t-il ajouté.

Il dit continuer de penser que les économies des pays industrialisés pourraient éviter une récession à double creux, mais ses inquiétudes grandissent pour le cas où ces pays n'attaqueraient pas de front les problèmes.

"Une crise née dans les pays développés pourrait s'exporter vers les pays en développement", continue-t-il. "L'Europe, le Japon et les Etats-Unis doivent agir pour s'attaquer à leurs gros problèmes économiques avant qu'ils ne deviennent des problèmes plus gros pour le reste du monde".

"Ne pas le faire serait irresponsable", résume-t-il.

Eric Faye pour le service français