Des actions cohérentes et coordonnées de ces pays - Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie et Japon - devraient contribuer à rétablir une confiance nécessaire pour faire face à la crise qui paralyse les prêts de banque à banque et d'autres marchés de prêt, a souligné Zoellick dans un discours au Peterson Institute for International Economics, à Washington.

Il a dit espérer que le groupe se pencherait sur la question des actifs toxiques qui paralysent les marchés financiers et sur un remaniement de la règlementation et de la supervision de ces marchés.

Il a par ailleurs estimé que le G7 n'était plus efficace et devrait être remplacé un groupe de pilotage incluant les économies émergentes telles que la Chine, l'Inde et le Brésil.

Pour lui, la crise financière est une "piqûre de rappel" montrant qu'une coopération internationale plus large est requise.

"Le G7 ne fonctionne plus", a-t-il déclaré. "Il faut un nouveau groupe pour une nouvelle ère. Le nouveau multilatéralisme, s'accordant à notre époque, aura besoin d'être un réseau flexible et non pas un système figé ou unitaire".

Il a jugé que les ministres des finances de Chine, d'Inde, du Brésil, d'Afrique du Sud, d'Arabie saoudite et de Russie devraient être associés à ce comité de pilotage. En outre, ce groupe ne devrait pas être limité en nombre de participants et devrait être flexible afin d'évoluer avec le temps.

Un tel groupe réunirait plus de 70% du PIB mondial, 56% de la population de la planète, 62% de la production mondiale d'énergie, les principaux émetteurs de gaz à effet de serre, les donateurs et les principaux acteurs des capitaux, des matières premières et des marchés des changes dans le monde.

RESPONSABILITÉS PARTAGÉES

Le nouveau système mondial devrait respecter la souveraineté des Etats mais requiert "un sens des responsabilités partagées", a souligné Zoellick.

Le groupe devrait se réunir régulièrement, en personne ou par videoconférence, et avec l'aide de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, identifier les problèmes naissants et proposer des solutions, a-t-il ajouté.

Zoellick, qui a assumé de hautes fonctions dans les domaines des affaires étrangères et de l'économie sous trois présidents républicains, a estimé que tout en gérant les suites de la crise financière, le prochain président des Etats-Unis devrait encourager une participation mondiale plus large.

"Ce travail ne concerne pas seulement l'Amérique. Les deux candidats ont parlé de renforcer les liens de l'Amérique avec le monde. La manière dont le prochain président américain le fera a de l'importance".

Zoellick a attiré ces derniers mois l'attention des responsables économiques sur la crise alimentaire mondiale et les dangers qu'elle fait peser sur les pays en développement.

Il a souligné lundi que la crise financière viendrait encore ajouter aux difficultés de ces pays.

"La dure réalité est que les pays en développement doivent s'attendre à une chute du commerce, des flux de capitaux, des versements et des investissements intérieurs ainsi qu'à un ralentissement de la croissance", a-t-il averti.

La chute des exportations et des flux de capitaux affectera les investissements et un recul de la croissance, allié à une détérioration des conditions de crédit et à un resserrement monétaire, entraînera des faillites et peut-être des crises bancaires, a encore dit le président de la Banque mondiale.

"Certains pays glisseront dans des crises de la balance des paiements. Ainsi que c'est toujours le cas, les plus pauvres sont toujours ceux qui sont le plus sans défense".

La Banque mondiale et le FMI devront pouvoir intervenir rapidement.

"Pour certains grands pays menacés, le Groupe de pilotage et des pays amis devraient agir de concert avec le FMI et les banques afin d'offrir un soutien lié à des réformes de politique qui ramèneront le pays à une croissance viable", a encore dit Zoellick.

Lesley Wroughton, version française Nicolas Delame et Nicole Dupont