Zurich (awp) - Roche a décroché auprès de la Commission européenne une homologation conditionnelle pour son Rozlytrek (entrectinib), dans les indications contre les tumeurs solides exprimant une fusion de gènes NTRK codant pour le récepteur de tyrosine kinase neurotrophique, ainsi que le cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC) avancé et positif à la fusion de gènes ROS1.

"Nous sommes ravis d'annoncer l'approbation du Rozlytrek en Europe dans deux indications, apportant aux patients présentant des fusions de gènes NTRK et ROS1 un nouveau traitement efficace même quand leur cancer s'est diffusé jusqu'au cerveau", souligne le directeur médical du géant pharmaceutique, Levi Garraway, cité dans le communiqué diffusé lundi.

Le Rozlytrek jouissait d'une recommandation d'homologation délivrée en mai par le Comité européen des produits médicinaux à usage humain (CHMP). Le traitement est déjà commercialisé depuis juin 2019 au Japon et depuis un an aux Etats-Unis.

L'homologation européenne s'appuie sur les résultats des programmes de recherches Startrk et Alka-372-001, ayant démontré une réduction de la taille des tumeurs chez plus d'un patient souffrant de tumeurs solides positives à la fusion NTRK sur deux et chez près de trois quarts des patients souffrant de NSCLC positif à la fusion NTRK.

Test d'accompagnement en développement

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) souligne que Foundation Medicines - acquis par Roche il y a deux ans pour 2,4 milliards de dollars - développe un diagnostic d'accompagnement destiné à identifier rapidement les mutations NTRK et ROS1. Dans l'attente de la finalisation de ce produit, le Rozlytrek du géant rhénan risque de ne pénétrer que lentement un marché déjà investi avec six mois d'avance par le concurrent allemand Bayer.

L'établissement cantonal indique que sans être appelé à devenir un moteur de ventes - les recettes annuelles ne devant pas dépasser 700 millions de francs suisses - le Rozlytrek doit devenir à terme un facteur de soutien tant pour le positionnement de Roche en oncologie que pour la santé financière de la multinationale.

Mirabaud anticipe de son côté des revenus annuels de 1,1 milliard à l'horizon 2027, quand le traitement sera commercialisé à l'échelle de la planète. L'homologation sur le Vieux continent ne constitue cependant pas une surprise, largement éventée par la recommandation du CHMP, nuance la banque privée genevoise.

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