Zurich (awp) - Les laboratoires Roche et Gilead conjuguent leurs forces et leurs portefeuilles pour soulager les patients atteints de la pneumonie Covid-19 sous sa forme sévère. Les deux mastodontes pharmaceutiques évalueront une combinaison de l'Actemra/Roactemra (tocilizumab) déjà commercialisé par le groupe rhénan et du remdesivir expérimental de son homologue américain, à l'aune du seul remdesivir associé à un placebo.

Baptisé Remdacta, ce volet de recherche doit débuter en juin et recruter quelque 450 patients, aux Etats-Unis, au Canada et en Europe notamment, précise un communiqué publié jeudi.

Roche rappelle mener parallèlement une évaluation clinique avancée, nommée Covacta, de son Actemra/Roactemra en plus du traitement standard, comparé au traitement standard accompagné d'un placebo, sur les patients hospitalisés présentant la forme grave de la Covid-19.

Ces recherches ont déjà démontré l'efficacité de ce médicament, homologué depuis une dizaine d'années contre la polyarthrite rhumatoïde, pour prévenir l'"orage inflammatoire" chez les patients Covid-19 dans un état grave.

Perspectives prometteuses

En l'absence notamment de vaccins, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) perçoit la combinaison de l'immunomodulateur Actemra et de l'antiviral remdesivir comme l'option thérapeutique la plus prometteuse du moment pour les patients Covid-19. Michael Nawrath estime que l'Actemra administré seul peut déjà atténuer les symptômes de la pneumonie.

L'analyste anticipe des résultats positifs pour ces études dès le mois de juillet, susceptibles d'ouvrir la voie à un lancement immédiat de la combinaison.

Jusqu'ici, les bienfaits constatés d'une administration de remdesivir se sont estompés à partir du moment où les patients ont été placés sous respirateurs artificiels, souligne Olav Zilian, de Mirabaud Securities.

L'Actemra à l'inverse devrait atténuer la réaction immunitaire des patients intubés ou sur le point de l'être, présentant les prémices d'un syndrome de libération de cytokines. L'administration conjointe de ces deux substances devrait ainsi présenter un bénéfice tout au long du traitement de patients nécessitant des soins intensifs, estime l'analyste en charge du secteur médical auprès de l'établissement genevois.

A 10h49, le bon de jouissance Roche s'appréciait de 2,4% à 339,95 francs suisses, caracolant aux avant-postes d'un SMI en hausse de 1,55%.

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