Zurich (awp) - Le géant pharmaceutique Roche s'est maintenu sur la voie de la croissance entre janvier et fin juin, porté notamment par la persistance ou la résurgence de foyers pandémiques. Invoquant un affaissement attendu des revenus de la franchise Covid-1, la direction plafonne toujours à 5% les perspectives de croissance pour l'ensemble de l'année.

Le chiffre d'affaires de la multinationale rhénane a gagné 5% à 32,29 milliards de francs suisses. En première ligne contre la pandémie, la division Diagnostics a enregistré sur les six premiers mois de l'année un nouvel essor de ses revenus de 11% à 9,95 milliards.

Durablement handicapé par la concurrence de versions biosimilaires de ses moteurs de vente, Pharma affiche une progression moins vigoureuse de 3% à 22,35 milliards de francs suisses.

Renouvellement de portefeuille en cours

Le récents lancements à l'image de l'Hemlibra contre l'hémophilie A (+30% à 1,83 milliard) ou de l'anticancéreux Tecentriq (+11% à 1,76 milliard) ont tout de même surcompensé un manque à gagner de 1 milliard attribué à la concurrence de versions génériques des vieillissants moteurs de vente Avastin (-29% à 1,14 milliard), Herceptin (-16% à 1,18 milliard) et Mabthera/Rituxan (-21% à 1,12 milliard).

Fraîchement homologué et porteur d'espoir pour le rajeunissement de la palette de produits, le traitement ophtalmique Vabysmo a généré de premières recettes de 109 millions.

La franchise Covid-19 - qui comprend, outre une vaste panoplie de tests, le médicament Ronapreve développé avec le partenaire new-yorkais Regeneron - a encore accentué sa contribution à 3,1 milliards, contre 2,5 milliards un an plus tôt.

L'excédent avant charges d'intérêts, impôts et tout facteur jugé exceptionnel (Ebit de base) a enflé de 9% à 12,67 milliards.

Perspectives reconduites

La performance s'avère supérieure aux projections concoctées par les analystes. Le consensus AWP s'établissait à 32,02 milliards pour le chiffre d'affaires du groupe. La contribution de l'unité Pharma était attendue à 22,32 milliards et celle de Diagnostics à 9,70 milliards. L'Ebit de base devait osciller autour de 12,05 milliards

La direction ne retoque pour autant pas sa feuille de route pour l'ensemble de l'exercice. Les recettes doivent au pire stagner en comparaison annuelle et au mieux venir chatouiller la barre de 5%. Le bénéfice par titre de base doit progresser dans une fourchette à peine supérieure à celle des ventes.

La franchise Covid doit accuser une contraction de l'ordre de 2 milliards de francs suisses, en raison d'un net tassement attendu de la demande pour les tests. Les recettes du Ronapreve ont déjà commencé à s'évaporer, n'atteignant plus au deuxième trimestre que 22 millions contre 587 millions sur le partiel précédent.

Le manque à gagner attribué aux biosimilaires est devisé à 2,5 milliards environ. Hors effets Covid-19 et biosimilaires, Roche table toujours sur une croissance de près de 10%.

Les analystes réservent un accueil mitigé à la volée de chiffre présentés. Si la performance semestrielle fait l'unanimité, le maintien des perspectives laisse augurer une péjoration de la situation d'ici la fin de l'année en cours.

A la Bourse, le bon de jouissance Roche a terminé en baisse de 0,5% à 326,60 francs suisses, dans un SMI en hausse de 0,68 %.

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