Berlin (awp/afp) - Le chimiste allemand Bayer a fait état jeudi d'un bénéfice net en forte baisse au premier trimestre, en raison de la baisse des ventes de certains médicaments et de la chute des prix du glyphosate, sur un marché se "normalisant" après un bond en 2022.

Le groupe a connu un bénéfice net à 2,2 milliards d'euros (2,15 milliards de francs suisses), en baisse de 33,8%, conforme aux attentes des analystes, a indiqué le groupe allemand dans un communiqué.

Son chiffre d'affaires a légèrement chuté de 1,7%, à 14,4 milliards d'euros.

"Le groupe Bayer a vécu un faible début d'année 2023 comme prévu", a déclaré l'entreprise, justifiant cette contre-performance par "la normalisation accélérée sur le marché du glyphosate".

L'entreprise a bénéficié en 2022 d'une hausse des prix des herbicides, particulièrement du glyphosate, en raison de la politique zéro Covid de la Chine, où une grande partie de ces produits sont fabriqués, qui avait provoqué des pénuries.

Objectifs confirmés

Avec la levée des restrictions, cet effet se dissipe progressivement.

Le bénéfice d'exploitation (Ebitda) de la division agro-industrie de l'entreprise a donc chuté de 11,0%. Cette filiale est aussi plombée par l'inflation, qui fait exploser ses coûts, notamment sur le continent américain.

La filière pharmaceutique connaît aussi une chute de 20,4% de son bénéfice d'exploitation. Cette division a subi une "baisse des ventes", particulièrement en Chine, en partie expliquée par les "effets liés à la pandémie de coronavirus" dans le pays.

L'anticoagulant Xarelto et le vasodilatateur Adalate sont particulièrement concernés par ces baisses, selon Bayer.

La division automédication, qui commercialise la célèbre Aspirine, a connu une légère hausse de 0,8% de son bénéfice d'exploitation.

Le groupe a conservé ses prévisions pour l'année en cours, même s'il s'attend à "atteindre le bas de la fourchette", fixée entre "une croissance du chiffre d'affaires de 2 à 3%", a déclaré le PDG du groupe, Werner Baumann.

Il s'agissait de la dernière présentation de résultat trimestriel pour M. Baumann, qui sera remplacé au 1er juin par Bill Anderson, venu du groupe Roche.

Contesté pour sa stratégie, il a été débarqué prématurément début février, dans un contexte de critiques croissantes venues de fonds activistes, entrés récemment au capital.

Ces nouveaux investisseurs font pression pour obtenir une scission de Bayer en deux parties au moins, l'activité agro-industrielle et la santé, permettant une plus-value géante pour le groupe.

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