Le test du médicament n'a pas produit l'effet escompté

Dans une étude, la combinaison du nouveau médicament tiragolumab et du médicament Tecentriq de Roche n'a pas ralenti la progression de la maladie dans les cas nouvellement diagnostiqués de cancer du poumon non à petites cellules avancé par rapport aux patients sous Tecentriq uniquement, a déclaré la société. Ce résultat a été obtenu après que le tiragolumab n'ait pas réussi, en mars, à ralentir la progression d'une forme différente et plus agressive de cancer du poumon. Les analystes avaient donné de meilleures chances de succès à ce deuxième essai.

Ce revers pourrait perturber les efforts de développement de plus d'une demi-douzaine de sociétés qui explorent des composés similaires dans une classe de médicaments appelée anti-TIGIT. Merck & Co suit de près Roche dans cette course. Roche a ajouté que son essai se poursuivrait après les résultats intermédiaires décevants, afin de recueillir davantage de données sur la capacité du tiragolumab à prolonger la vie des participants à l'essai.

"Bien que ces résultats ne correspondent pas à ce que nous espérions dans notre première analyse, nous sommes impatients de voir la survie globale mature de cette étude afin de déterminer les prochaines étapes", a déclaré Levi Garraway, médecin en chef de Roche.

Roche pourrait subir une forte décote

Les investisseurs avaient espéré que le nouveau médicament deviendrait une importante thérapie de nouvelle génération en immuno-oncologie, avec un potentiel de ventes de plusieurs milliards de dollars, ont déclaré les analystes de Credit Suisse dans une note. "Nous pensons que les investisseurs vont désormais décoter toute la franchise TIGIT de Roche jusqu'à ce que nous voyions des signes d'efficacité positive", ont-ils ajouté.

TIGIT est un récepteur que l'on trouve sur les cellules du système immunitaire et qui sert de filet de sécurité pour empêcher les attaques immunitaires malencontreuses contre les tissus normaux de l'organisme. Certains types de cancer, cependant, exploitent TIGIT pour se développer sans être repérés par les cellules immunitaires tueuses. Un mode d'action similaire est à l'origine d'une classe de médicaments immunitaires à succès connus sous le nom de PD-1 et PD-L1, tels que Keytruda de Merck & Co et Opdivo de Bristol-Myers Squibb.

Ce succès de plusieurs milliards de dollars a poussé l'industrie à explorer des concepts anticancéreux similaires, tels que les anti-TIGIT qui sont censés être bien tolérés et qui sont généralement testés dans un cocktail de médicaments avec des médicaments PD-1 ou PD-L1 établis.

En novembre dernier, Gilead Sciences a exercé une option pour collaborer avec Arcus Biosciences sur le domvanalimab, un médicament anti-TIGIT. GlaxoSmithKline a conclu en juin 2021 un accord de licence d'une valeur maximale de 2 milliards de dollars avec iTeos Therapeutics pour un candidat anti-TIGIT. Bristol-Myers Squibb et Agenus collaborent sur un médicament dans le cadre d'un partenariat conclu en mai 2021. Coherus BioSciences a exercé en janvier une option de licence sur un candidat médicament de Shanghai Junshi Biosciences pour les marchés américain et canadien.

Pour Roche, qui cherche à compenser le déclin de ses ventes dû à la concurrence de copies moins chères d'un trio de médicaments anticancéreux établis, l'espoir se tourne maintenant vers un médicament expérimental contre la maladie d'Alzheimer dont les résultats des essais sont attendus plus tard cette année. L'action Roche a chuté de 7,4 %, atteignant son plus bas niveau depuis près d'un an, et s'échangeait en baisse de 6,3 % à 1140 GMT, entraînant l'indice STOXX Europe 600 Health Care à la baisse de 1,2 %.