Londres (awp/afp) - Le géant du conseil KPMG a été frappé par une nouvelle amende du régulateur comptable britannique (FRC) et devra payer 3,375 millions de livres (4,1 millions de francs suisses) pour ne pas avoir signalé des signes de corruption lors d'un audit de Rolls-Royce en 2010.

Un associé de KPMG, Anthony Sykes, est aussi visé par une amende et devra verser 112'500 livres pour cet audit portant sur l'année fiscale 2010, d'après un communiqué du FRC mardi.

Mi-mai, KPMG avait déjà écopé d'une amende de 14,4 millions de livres lors d'un accord amiable avec le FRC pour avoir fourni des informations fausses au régulateur dans le cadre de la faillite du groupe de construction Carillion en 2018.

Le FRC avait lancé une enquête sur la conduite de KPMG en 2017 à la suite d'une investigation par le bureau des enquêtes criminelles britannique (SFO) pour corruption à l'étranger chez Rolls-Royce.

Le motoriste avait écopé d'une amende massive de quelque 670 millions de livres, en incluant un règlement amiable avec le ministère américain de la Justice et les autorités judiciaires au Brésil.

L'enquête sur l'audit de KPMG a démontré "de sérieux manquements dans l'exercice du scepticisme professionnel, dans l'obtention de preuves appropriées et suffisantes (...) et dans l'engagement envers le contrôle qualité", dénonce le FRC.

D'autant que les accusations de corruption et mauvaises pratiques chez Rolls-Royce dans le recours à des intermédiaires commerciaux dans la défense étaient largement répandues au moment de l'audit, fait remarquer le FRC.

"Je suis heureux d'avoir mis un terme à ce problème ancien et je suis désolé que des éléments de notre travail pour l'exercice 2010 dans l'audit de Rolls-Royce n'aient pas répondu aux normes professionnelles requises", a commenté Jon Holt, directeur général de KPMG au Royaume-Uni.

Il ajoute que le cabinet d'audit investit dans la formation et la qualité de ses certifications comptables.

Le secteur de l'audit au Royaume-Uni est dans le collimateur du gouvernement, pointé pour n'avoir pas vu venir des faillites emblématiques ces dernières années : outre Carillion, celles de la chaîne de magasins BHS en 2016 (PwC) et du voyagiste Thomas Cook en 2019 (EY).

afp/al