Lausanne (awp) - Romande Energie doit composer depuis plusieurs mois avec l'envolée des prix de l'énergie, qui met sa marge sous pression. Cette situation s'est aggravée avec l'éclatement de la guerre en Ukraine. Malgré ces vents contraires, l'énergéticien vaudois mise sur une progression de sa rentabilité et maintient ses investissements.

Le groupe morgien s'attend à un impact sur sa marge liée à l'activité Energie, qui sera atténué par la diversification de sa production, affirme-t-il lundi. Pour les clients, l'effet devrait être à retardement. Comme Romande Energie a indiqué à AWP début mars, les prix fixés en amont ne bougeront pas cette année.

L'éclatement de la guerre en Ukraine a incité la société à déployer une "task force" chargée d'identifier toutes les activités potentiellement affectées par le conflit. Aucune prévision chiffrée sur l'impact n'est cependant fournie pour l'instant.

Romande Energie doit composer depuis plusieurs mois déjà avec l'envolée des prix de l'énergie, qui ont pesé sur la rentabilité de l'entreprise, dans un contexte d'augmentation de la consommation de la clientèle. Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) s'est ainsi étiolé de 9% à 53,3 millions de francs suisses. En outre, le groupe a pâti d'un effet de base défavorable, un gain unique issu d'une cession immobilière ayant été comptabilisé en 2020.

Ajusté de cet effet, le chiffre d'affaires a bondi de 12% à 614,5 millions de francs suisses. La progression est ramenée à 8% en prenant considération l'élément extraordinaire susmentionné. La croissance enregistrée à l'échelle du groupe est aussi bien organique que soutenue par les acquisitions réalisées en 2021, a précisé la société vaudoise.

La croissance la plus forte est imputable à l'unité de services, dont les recettes se sont envolées de moitié à 142 millions de francs suisses. Opérationnellement, cette division a basculé dans les chiffres noirs, présentant un Ebit de 1,3 million de francs suisses, à comparer à la perte d'exploitation de 368 millions de 2020. La marge Ebit a atteint 1%.

Gros effort de recrutement

La faible rentabilité de l'unité Services est structurelle, a rappelé M. Conne en conférence de presse à Lausanne, cette activité demandant notamment une forte dotation en personnel. Sur un an, le nombre de collaborateurs de cette entité a augmenté de 110 personnes pour atteindre 479 employés à fin décembre, en lien avec les récentes acquisitions des sociétés Bosson-Pillet et JM Lambelet.

Au terme de l'exercice écoulé, Romande Energie employait 1175 personnes (+153 collaborateurs sur un an), selon les indications fournies lundi.

Le bénéfice net a chuté de moitié à 34,8 millions de francs suisses. Cette forte baisse est due à la participation dans Alpiq, détenue par le biais d'EOS Holding. Celle-ci a causé une perte de 13 millions, contre un gain de 11 millions en 2020. Le conseil d'administration propose néanmoins le versement d'un dividende inchangé à 36 francs suisses par action. L'assemblée générale du 24 mai aura le dernier mot.

Sauf surprise, la direction table sur un Ebit légèrement supérieur en rythme annuel pour 2022.

Romande Energie a confirmé son plan d'investissement de 1,4 milliard de francs suisses pour la période 2022-2026 et compte recourir prochainement au marché des capitaux pour en assurer le financement. Plusieurs emprunts devraient être émis sur cinq ans, dont le premier cet été, a expliqué M. Conne. Une augmentation de capital n'est pas prévue pour l'heure.

A la clôture, l'action Romande Energie a perdu 0,8% à 1230 francs suisses, dans un SPI en progression de 0,43%.

fr/rp