Par Florent Le Quintrec

Alors que l'indice paneuropéen des valeurs vedettes FTSEurofirst 300 a enregistré un gain de 19,9% de janvier à septembre 2009, le FTSEuro Mid Eurobloc, l'indice de référence des S&M Caps européennes, a fait un bond de 60,9% sur la même période.

Depuis le point bas atteint le 9 mars, l'indice des grandes capitalisations a avancé de plus de 50%, tandis que celui des valeurs moyennes a doublé, avec un gain de plus de 100%.

A court terme, les spécialistes restent confiants sur la poursuite de la hausse de ces valeurs en Europe.

"On est relativement optimiste à court terme. Parmi tous les ingrédients qui ont fait la hausse du marché, il n'y en a aucun qui ait beaucoup de chances de changer", déclarait récemment Nicolas Faure, gérant Small Cap Europe chez Pictet & Cie, lors de la présentation de sa stratégie.

"Les volumes (d'activité) devraient continuer à s'améliorer sur les troisième et quatrième trimestres, donc les publications ne devraient pas être trop mauvaises", ajoutait-il.

Si la poursuite de la hausse semble se dessiner, l'écart de performance des valeurs moyennes par rapport aux grandes capitalisations devrait néanmoins se resserrer, les marchés reprenant leur souffle après six mois d'euphorie.

"Il serait vraisemblable que dans les prochains mois, la surperformance des Small Caps par rapport aux Larges Caps soit plus faible que celle qu'on a vu depuis le rebond de mars", anticipe Nicolas Faure.

"La vitesse de la hausse ne sera pas aussi importante. Ça s'est stabilisé, ça monte plus doucement, ce qui va nous permettre d'être plus distinctif dans nos choix de valeurs", estime quant à lui, Manuel Domeon, responsable de la gestion Small & MidCaps chez Edmond de Rothschild Asset Management.

PRÉFÉRENCE POUR LES ACTIVITÉS DE NICHE

A plus long terme, les inquiétudes sur la situation de l'emploi, et donc de la consommation, risquent de pénaliser les valeurs implantées principalement sur les marchés européens.

"Beaucoup disent qu'un redémarrage pourra se faire sans embauche supplémentaire massive", prévient Manuel Domeon.

Les sociétés présentes sur les marchés émergents devraient pour leur part trouver d'importants relais de croissance.

Les spécialistes ont donc tendance à privilégier une stratégie de "stock picking", fondée principalement sur l'analyse "bottom up", c'est-à-dire focalisée sur le potentiel d'une société, contrairement à l'analyse "top down", qui se concentre davantage sur l'environnement macroéconomique.

Toutefois, nuance le gérant d'Edmond de Rothschild AM, "on ne peut pas être complètement 'bottom up', sans être 'top down', surtout ces derniers temps."

"Mais on va plutôt regarder les valeurs à partir de leurs caractéristiques propres, leur secteur, leurs produits. On cherche les valeurs atypiques, les niches de marché", précise-t-il, ajoutant qu'il joue notamment les valeurs liées à la santé et aux énergies renouvelables.

Nicolas Faure estime pour sa part que les vertus des Small Caps n'ont pas été gommées, "ni par la performance, ni par la crise".

"Elles ont toujours des activités de niche qui peuvent connaître des croissances supérieures au marché et à l'économie", observe l'analyste.

Les valeurs moyennes pourraient donc représenter un certain intérêt pour les investisseurs inquiets de la performance à venir des grandes capitalisations, plus étroitement corrélée à la santé de l'économie mondiale.

"Il y a des thèmes ou des forces qui, pour nous, sont plus forts que le marché ou l'économie et qui continueront à surperformer", assure le gérant de Pictet & Cie.

Édité par Juliette Rouillon et Jean-Michel Bélot