Londres (awp/afp) - La banque britannique RBS a annoncé mercredi qu'elle allait verser 5,5 milliards de dollars au régulateur américain FHFA pour avoir organisé l'émission de 32 milliards de dollars de titres financiers liés à des prêts immobiliers douteux avant la crise financière.

"En vertu de cet accord, RBS payera 5,5 milliards de dollars à la FHFA, dont 754 millions seront remboursés à RBS via des accords d'indemnisation conclus avec des tierces parties", a expliqué dans un communiqué la banque, qui fait face à des contentieux depuis des années dans cette affaire.

La FHFA (Federal Housing Finance Agency), le régulateur qui supervise les sociétés para-publiques américaines de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, a décidé en conséquence de retirer ses plaintes judiciaires contre RBS, a précisé la banque.

"L'annonce d'aujourd'hui est un important pas en avant pour réduire l'une des questions en suspens les plus importantes pour RBS, et prouve notre détermination à tourner la page sur les affaires restantes", a expliqué Ross McEwan, directeur général de RBS.

Il a ajouté qu'il s'agissait aussi "d'un rappel brutal de ce qui s'est passé pour cette banque avant la crise financière, et du lourd tribut payé sur l'autel de ses ambitions mondiales".

Avant la crise de 2008-2009, RBS s'était lancé dans une vaste politique de développement à l'international, notamment dans les secteurs de la banque d'investissement et des marchés, qui s'est révélée désastreuse.

Elle a ensuite dû être sauvée de la faillite par l'Etat britannique au moment de la tempête financière consécutive à la crise de ces prêts immobiliers toxiques aux Etats-Unis ("subprime"). En comptant cette nationalisation et les pertes ininterrompues subies depuis par RBS, la banque a englouti autour de 100 milliards de livres (113 milliards d'euros) depuis la crise financière internationale.

En ce qui concerne la pénalité annoncée mercredi, les frais nets pour RBS s'élèveront à 4,75 milliards de dollars - soit le montant brut payé à la FHFA moins les remboursements perçus. Cette somme est couverte par les importantes provisions passées ces dernières années par RBS pour anticiper les montants faramineux qu'elle s'attendait à verser dans cette affaire et pour faire face à ses responsabilités dans d'autres scandales.

Fin septembre 2016, la banque avait annoncé un premier accord prévoyant le versement de 1,1 milliard de dollars à une agence américaine, la National Credit Union Administration (NCUA), pour solder des poursuites dans l'affaire des subprimes.

afp/al