Berlin (awp/afp) - Le géant allemand des médias RTL Group va supprimer 500 postes et se séparer d'une vingtaine de magazines en Allemagne, afin de se concentrer sur ses "marques phares", sur fond de crise de la presse papier et de hausse des coûts, a-t-il annoncé mardi.

"500 emplois seront supprimés" sur le site principal de Hambourg (nord), dans "tous les domaines", a indiqué l'entreprise, filiale de l'éditeur allemand Bertelsmann, dans un communiqué.

RTL Group emploie actuellement 7.500 personnes en Allemagne.

Le groupe veut également "réorganiser" son portefeuille de publications et se concentrer sur ses marques phares, "qui représentent environ 70% des ventes actuelles".

Dans le détail, l'entreprise ne gardera qu'une dizaine de marques de magazine, qu'elle détient à travers ses filiales.

Seront conservés les versions allemandes des magazines GEO, Gala et Capital, ainsi que le journal féminin allemand Brigitte et l'hebdomadaire d'information Stern. Le reste des titres, une vingtaine, sera "vendu ou arrêté", a indiqué le groupe.

En raison de la cession de ces titres, 200 salariés supplémentaires quitteront l'entreprise, a ajouté RTL Group, portant le total des postes supprimés à 700.

Ces décisions ont été prises "dans le contexte de l'évolution rapide du paysage médiatique et de la situation macroéconomique difficile", a déclaré Thomas Rabe, président de RTL Allemagne, cité dans le communiqué.

La presse magazine subit un déclin au profit du numérique depuis plusieurs années. Mais la crise énergétique et l'inflation de certains coûts, comme le papier, ont aggravé la situation économique du secteur.

Fusion

Cette réorganisation marque aussi l'échec du rachat par RTL Group en 2021 de l'éditeur Grüner+Jahr, qui détenait ces titres magazine.

Les sociétés, toute deux filiales de Bertelsmann, comptaient réunir, dans une seule structure, les médias audiovisuels, écrit et radio du groupe pour créer un "champion national des médias".

L'objectif, affiché à l'époque, de 100 millions d'euros de synergies grâce à cette fusion entre les différentes rédactions n'a pas été atteint, le groupe tablant désormais sur 75 millions d'euros.

"Rétrospectivement, il faut dire que l'approche consistant à intégrer toutes les rédactions n'était pas correcte", a admis M. Rabe.

Seuls certains titres, comme "Stern", "Geo" et "Capital", seront finalement intégrés totalement à RTL Groupe. Les autres resteront gérés au sein de Grüner+Jahr.

"Par incapacité à mener vers la transformation numérique un éditeur de magazines rentable et reconnu dans toute l'Europe, Bertelsmann démantèle maintenant la maison d'édition de magazines RTL à Hambourg", a déploré le syndicat Ver.di, dans un communiqué.

La direction a de son côté promis un investissement de "80 millions d'euros jusqu'en 2025", essentiellement dans le numérique, pour les magazines qui resteront dans son portefeuille.

RTL Group détient 56 chaînes de télévisions et 36 stations de radio en Europe, et des journaux, principalement en France, en Allemagne et au Luxembourg.

Fin 2022, Bertelsmann avait renoncé à céder sa participation majoritaire de 48,3% dans le Groupe M6 (détenteur des chaînes M6, W9, 6ter, Gulli et Paris Première et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio).

afp/lk