* La CFDT Cheminot a manqué de "courage", selon
l'UNSA-Ferroviaire
* Des unions régionales UNSA appellent à la poursuite du
mouvement
(Actualisé avec précisions)
PARIS, 20 décembre (Reuters) - Pressée par sa base, la CFDT
Cheminots s'est refusée vendredi à appeler ouvertement à une
trêve du mouvement contre la réforme des retraites pendant la
période des fêtes, contrairement à ce que souhaitait le
secrétaire général de l'organisation syndicale réformiste,
Laurent Berger.
Cette prise de position isole l'UNSA-Ferroviaire - deuxième
syndicat en importance à la SNCF - qui a annoncé la veille une
pause dans les grèves, après avoir obtenu des garanties
suffisantes de la part du gouvernement, décision désavouée par
certains de ses militants.
"La CFDT Cheminots déplore l'insuffisance des propositions
gouvernementales pour garantir les droits des cheminots au
statut", peut-on lire dans un communiqué.
"D'ici janvier, moment très important pour l'avenir de la
dignité des futurs retraités, la CFDT Cheminots maintiendra sa
mobilisation", ajoute la fédération qui, pour éviter de froisser
sa confédération, ne parle pas de grève, mais insiste sur la
nécessité de poursuivre la "négociation".
Le matin même sur France inter, Laurent Berger avait appelé
à une trêve pour que "chacun puisse circuler librement pour
faire ce qu'il a à faire pendant les fêtes", mais a reconnu que
sa fédération était libre d'en décider autrement.
Pour le secrétaire général de l'UNSA-Ferroviaire, Didier
Mathis, la CFDT-Cheminots a manqué de "courage".
"S'ils réagissent ainsi, c'est parce que parmi les militants
de la CFDT, il y a beaucoup de conducteurs, et ce sont les plus
mobilisés", explique-t-il à Reuters.
7 UNIONS RÉGIONALES SUR 22
"Mais le nombre de grévistes diminue de jour en jour. Ils
vont avoir du mal à tenir jusqu'au 9 janvier", date de
mobilisation interprofessionnelle annoncée par la
CGT-FO-Solidaires-FSU.
De nombreux militants UNSA ont appelé, sur le terrain, à
poursuivre le mouvement malgré les annonces de leur fédération.
Selon le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste
Djebbari, cela concerne sept unions régionales sur 22. Le
secrétaire général de la CGT Cheminots, Laurent Brun, parle
plutôt de 14 régions.
"La grève appartient aux grévistes et toute décision
concernant un mouvement se vote démocratiquement en assemblée
générale et non dans un bureau ou devant des caméras de
télévision", a écrit la section syndicale UNSA Paris Sud-Est par
communiqué.
Selon Didier Mathis, le vote sur la question de la trêve au
sein de la fédération était "serré".
"Il est toujours difficile de satisfaire à 100%", dit-il.
Mais cette pause était nécessaire, pour ne "pas pénaliser les
usagers qui aspirent à être en famille". Il insiste par ailleurs
sur les avancées obtenues.
Le gouvernement a accepté de permettre des départs anticipés
progressifs pour les agents de la SNCF concernés par le nouveau
régime (les générations nées après 1980 pour les agents
sédentaires ou nées après 1985 pour les conducteurs), en
fonction du nombre d'années passées dans l'ancien régime,
explique l'UNSA-Ferroviaire dans un communiqué.
Le syndicat dit également avoir obtenu du gouvernement la
garantie de pouvoir conserver 100% des droits acquis au moment
du basculement dans le régime universel.
Pour Jean-Baptiste Djebbari, "le gouvernement a posé une
négociation qui est loyale, des avancées qui sont concrètes, et
des compromis qui sont souhaitables".
"Après, chaque syndicat prend ses responsabilités", a-t-il
dit sur RTL.
(Caroline Pailliez)