Le gouvernement français fait pression sur les groupes de supermarchés et les entreprises de biens de consommation tels que Nestlé et Unilever pour qu'ils réduisent leurs prix afin d'atténuer les effets de l'inflation sur les ménages.
Les détaillants ont critiqué les géants des biens de consommation pour les hausses de prix qu'ils jugent injustifiées.
Dominique Schelcher, directeur de Systeme U, quatrième groupe français de supermarchés en termes de parts de marché, a proposé une réduction de 10 % sur les produits alimentaires dans ses magasins pendant deux jours toutes les deux semaines, de fin octobre à décembre. Il a déclaré qu'il s'attendait à ce que les groupes de biens de consommation fassent pression pour obtenir une augmentation similaire à deux chiffres lors des négociations.
"Il y a eu un appel à la bonne volonté, mais les grands industriels, les très grands qui sont souvent basés à l'étranger, n'ont pas voulu jouer le jeu", a déclaré M. Schelcher à la radio RTL.
La semaine dernière, des représentants de l'industrie alimentaire ont déclaré aux législateurs français que les coûts de production restaient élevés et que les fabricants avaient absorbé une part importante des chocs inflationnistes.
Campagnes en France
pour dénoncer publiquement les multinationales de la consommation qui pratiquent la "shrinkflation".
n'ont pas été utiles
Miloud Benaouda, membre du conseil d'administration de l'ANIA, groupe de pression de l'industrie alimentaire, a déclaré aux législateurs.
Les distributeurs et les groupes de biens de consommation devront conclure les négociations sur les prix d'ici le 15 janvier, au lieu de la date limite traditionnelle du 1er mars, en vertu d'un projet de loi que le gouvernement français transmettra au Parlement mercredi.
La loi française prévoit une période de trois mois pour la tenue de ces négociations, généralement entre le 1er décembre et le 1er mars de chaque année.
Cependant, l'augmentation moyenne de 10 % convenue pour cette année a bloqué les prix à un niveau élevé dans les supermarchés français, alors même que les prix des denrées alimentaires ont chuté au niveau mondial.
Michel-Edouard Leclerc, président du principal détaillant français, E.Leclerc, a déclaré que la politique de prix bas de son groupe lui permettait de gagner des parts de marché.
"Nous nous portons très bien, parce que nous vendons moins cher", a-t-il déclaré à France Info. (Reportage de Sudip Kar-Gupta et Bertrand Boucey, Rédaction de Richard Lough, Edition de Louise Heavens)