Le ciel s'assombrit un peu plus pour EDF et plus globalement pour un secteur européen des utilities pénalisés depuis plusieurs années par la faiblesse des prix de l'électricité. Alors que le titre de l'électricien français chute de plus de 4% à 16,825 euros affecté par une note très négative de Morgan Stanley, les deux leaders allemands, E.ON et RWE décrochent en raison de l'ampleur des nouvelles provisions qu'ils devront comptabiliser pour sortir du nucléaire.

Morgan Stanley a donc dégradé sa recommandation sur EDF de Pondérer en ligne à Sous-pondérer et abaissé son objectif de cours de 23 à 15 euros. Selon le courtier, les résultats l'électricien vont être sous pression durant les quatre prochaines années en raison du remplacement progressif des tarifs administrés par des prix de marché plus faibles.

Cette mutation impactera fortement la rentabilité du groupe, développe le broker. L'année 2015 devrait ainsi marquer le sommet du chiffre d'affaires moyen par abonné (ARPU, Average revenue per user) pour EDF en France avant de décliner.

Confronté à la baisse de son Ebitda, au niveau élevé de ses dépenses en capital fixe, et donc à l'augmentation de la dette, des amortissements et des coûts financiers du groupe, le bénéfice par action risque d'atteindre 1,11 euro en 2018, soit un taux de décroissance annuel moyen de 18% sur la période 2014-2018. Et sur la période, l'Ebitda devrait reculer de 2% par an.

La situation est encore plus préoccupante pour E.ON et RWE. Selon le site internet de l'hebdomadaire Spiegel, les deux rivaux devaient encore provisionner jusqu'à 30 milliards d'euros pour construire des sites de dépôts des déchets nucléaires.

E.ON, RWE, EnBW et Vattenfall ont déja provisionner 39 milliards d'euros doivent démanteler leurs centrales nucléaires d'ici la date limite de 2022 fixée par le gouvernement d'Angela Merkel à la suite de la catastrophe de Fukushima, au Japon, en 2011.

(P-j.L)


Valeurs citées dans l'article : RWE AG, EDF