Ryanair traverse une zone de turbulences ce lundi à la bourse de Londres. La compagnie aérienne à bas coûts vole bas pour démarrer la semaine (-6,3% à 10,21 euros) après avoir publié une perte de 185 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2021, comparé à un bénéfice de 243 millions l'an passé à la même époque. Son chiffre d'affaires a, lui, reculé de 95% pour tomber à 125,2 millions d'euros. Une réduction de 85% de ses coûts au cours du trimestre n'aura donc pas été suffisante pour enrayer ce trou d'air. La compagnie détient néanmoins 3,9 milliards d'euros de liquidités.

Comme la concurrence, Ryanair a vécu un trimestre cauchemardesque en raison du covid-19, "le plus difficile en 35 ans d'histoire", a même déclaré la compagnie. Ainsi, 99% de sa flotte d'avions est restée clouée au sol entre la mi-mars et la fin juin, faisant chuter son trafic de 42 millions à 500 000 passagers.

La compagnie irlandaise navigue en plein brouillard et n'est pas en mesure de donner des prévisions pour l'ensemble de l'exercice. Elle espère toutefois transporter environ 60 millions de passagers et enregistrer une perte moins importante au second trimestre.

"La plus grande peur à l'heure actuelle" de Ryanair est une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. Une peur qui se fait de plus en plus réelle ces derniers temps, le Royaume-Uni ayant décidé samedi de mettre en quarantaine pendant deux semaines les voyageurs en provenance d'Espagne. Une décision qui plombe actuellement en bourse les valeurs du secteur aérien et du tourisme.

Autre sujet sensible: le Brexit. Ryanair espère qu'un accord entre le Royaume-Uni et l'UE sera trouvé, mais affirme avoir d'ores et déjà pris des mesures pour réduire les effets néfastes d'un "no-deal" sur son activité.

Enfin, la compagnie aérienne est toujours dans l'attente de la livraison de ses Boeing 737-MAX, toujours cloué au sol et en phase de test aux Etats-Unis. Elle s'attend à recevoir le premier exemplaire d'ici la fin de l'année, et 40 en 2021.

Malgré toutes ces difficultés, UBS a réitéré sa recommandation à Acheter sur le titre Ryanair, avec un objectif de cours à 13,50 euros. La banque suisse estime que les résultats sont un peu meilleurs qu'attendu, se réjouit de la solidité des liquidités du groupe, et anticipe pour sa part 78 millions de passagers en 2021.