Les résultats sont globalement conformes aux attentes des analystes. Le nombre de passagers a bondi de 9 % et franchit la barre des 200 millions. Le chiffre d’affaires progresse de 4 % mais le bénéfice net recule de 16 %. En cause : une hausse des coûts de 9 % et le tarif moyen par passager qui diminue de 7 % à 46 €.
L’exercice fiscal 2025 (décalé, période clôturée fin mars), sans être flamboyant, a toutefois le mérite d’avoir été robuste et en croissance – d’un point de vue des revenus, quoique modeste – dans un environnement de marché compliqué : consommateurs attentifs à leurs dépenses, taux d’intérêt élevés, tensions géopolitiques persistantes (Ukraine, Moyen-Orient, retour de Donald Trump sur le devant de la scène). S’ajoute à cela un conflit avec certaines agences de voyage en ligne, dont l'Espagnole eDreams, qui a pesé sur les prix des billets.
Le nouvel exercice devrait néanmoins avoir une saveur tout autre. Ryanair note une demande particulièrement forte pour cet été dans les 37 pays où il est présent. D’autant plus car les voyageurs semblent de plus en plus réticents à traverser l’Atlantique par les temps actuels. Pour répondre à cette demande, la flotte du groupe devrait augmenter avec des commandes auprès de Boeing même si, pour l’heure, la compagnie se laisse le droit de retarder, d'annuler ou d’acheter ses avions ailleurs si le constructeur venait à modifier les termes du contrat compte tenu des potentiels droits de douane entre l’Union Européenne et les Etats-Unis.
Face à la demande actuelle, la compagnie irlandaise va augmenter ses tarifs de près de 7%, un niveau très légèrement supérieur aux prévisions faites il y a deux mois. Cette augmentation permettra de compenser en bonne partie les baisses de prix constatées lors de l’exercice qui vient de se clôturer. Parallèlement, les coûts unitaires ne devraient que faiblement augmenter. Tout cela est bon signe pour les marges.
Ryanair continue donc d'avancer dans le bon sens. La situation du groupe aujourd’hui semble bien loin de celle qu’elle était lors de l’été 2024. En un an, le titre a presque doublé et la situation tarifaire est bien meilleure désormais. L’élan des consommateurs annonce de bonnes choses pour les mois à venir.
Mais parmi les actionnaires de la société, il y en a un qui est sans doute plus heureux que les autres aujourd’hui. Le PDG Michael O’Leary qui détient 4,1 % de la compagnie aérienne pourrait toucher un bonus avoisinant les 100 M€ si le titre parvient à se maintenir au-dessus de 21 € durant 21 jours consécutifs… Il a franchi ce cap le 2 mai, il y a 17 jours et s’établit désormais au-dessus de 23€ après la progression de ce lundi.
