Bien que le directeur général, Olivier Andriès, ait jugé “prématuré de quantifier” l’impact potentiel des droits de douane, le groupe confirme ses objectifs pour 2025, notamment une croissance du chiffre d’affaires attendue de 10%. De quoi rassurer les marchés dans une conjoncture toujours instable.
Résultats en forte hausse
Safran affiche un chiffre d’affaires en hausse de 16,7% à 7,26 milliards d’euros, soit 3% au-dessus du consensus. Le groupe bénéficie d’une dynamique solide dans l’aéronautique civile, la défense et l’après-vente. Olivier Andriès souligne ces relais de croissance comme les moteurs du bon trimestre.
Propulsion : moteur principal de la performance
Le segment propulsion, qui représente la moitié du chiffre d’affaires, progresse de 16,4% et dépasse les attentes des analystes de 5,5%. Une performance tirée par les services de rechange :
- Pièces de rechange pour moteurs civils : +25,1%
- Services pour moteurs civils : +17,6%
Équipements & Défense
La division Équipements & Défense progresse de 10,8%, portée par les nacelles, systèmes d’atterrissage et avioniques. Là encore, l’après-vente prend une place croissante dans l’offre globale du groupe.
Intérieurs d’avions
La branche Aircraft Interiors, qui représente 10% du chiffre d’affaires, grimpe de 13,8%. Les ventes de sièges pour la classe affaires ont presque triplé en un an (+11,5% pour la première monte). L’après-vente reste bien orientée à +17,4%.
L’entreprise a également communiqué sur le programme de rachat d’actions du premier trimestre, 1,5 millions d’actions retirées du marché en trois mois. Depuis 2022, le nombre de titres est passé de 426 millions à 415.
Chine : un signal rassurant pour le secteur
Jeudi soir, Pékin a annoncé que les moteurs, trains d’atterrissage et nacelles seraient exclus de la liste des produits taxés. Une décision qui apaise les craintes sur l’exposition de Safran à la guerre commerciale.
En parlant de l’exposition à la guerre commerciale, le groupe est forcément soumis au risque, le secteur est totalement intégré mondialement et partie prenante d’un modèle très capitalistique.
Malgré tout, le groupe reste prudent : “le secteur est totalement mondialisé”, La direction, bien que jugeant la situation trop fluctuante pour se prononcer, s'est tout de même montrée proactive et a proposé quelques stratégies visant à minimiser son exposition, notamment :
- Réacheminement autant que possible de la logistique hors des États-Unis
- Utilisation des accords commerciaux comme l’USMCA (accords nord-américain)
- Recours à des dispositifs fiscaux et douaniers spécifiques
- Répercussion des coûts résiduels sur les clients
L’entreprise est soumise à de fortes pressions le long de sa chaîne d’approvisionnement et un vrai enlisement dans la guerre commerciale est évidemment une menace sérieuse pour l’industrie malgré les signes d’éclaircies. À noter que ses concurrents GE et RTX ont quant à eux estimé leur exposition potentielle aux droits de douane à 500 et 850 millions de dollars.
Malgré cette performance, certaines recettes (maintenance, intérieurs d’avions) ont un caractère exceptionnel. Le vrai point fort reste la solidité du carnet de commandes, qui assure des revenus futurs dans un environnement incertain pour les industries mondiales.