PARIS, 26 avril (Reuters) - Safran a réaffirmé mercredi ses perspectives pour 2023 et a fait état d'un chiffre d'affaires au premier trimestre meilleur qu'attendu avec la reprise du trafic aérien, mais estime que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement pourraient s'étendre à l'année prochaine.

Le titre du constructeur reculait de 2,09% à 08h47 GMT à 142,06 euros à la Bourse de Paris.

L'équipementier aéronautique français a fait état d'une hausse de 24,7% sur une base organique de son chiffre d'affaires, à 5,266 milliards d'euros au premier trimestre.

"La crise de la demande (pandémique) est bel et bien derrière nous", a commenté le directeur général Olivier Andriès.

C'est particulièrement le cas pour les avions moyen-courriers à fuselage étroit les plus utilisés, pour lesquels Safran fournit des moteurs par l'intermédiaire de sa coentreprise, CFM International, avec General Electric.

Cependant, le groupe a mis en garde contre le risque qui pèse sur les chaînes d'approvisionnement, avec des pénuries de matériaux et de main-d'œuvre.

Tous les métaux sont sur la liste de surveillance de l'entreprise en cas d'éventuelles perturbations de l'approvisionnement, notamment pour l'acier, a indiqué Olivier Andriès aux journalistes.

"L'acier est une source de tension", a-t-il dit.

"Les objectifs sont inchangées, mais la déclaration indique clairement que le risque est du côté de l'offre", a commenté Nick Cunningham, analyste chez Agency Partners.

La capacité de production d'acier est devenue une source de préoccupation interne au sein du constructeur aéronautique Airbus, avait rapporté Reuters en janvier, en partie à la suite de la restructuration de la dette de Liberty Steel.

LA DIVISION PROPULSION EN HAUSSE

Le titane, l'aluminium, le nickel et certains métaux rares restent également sous surveillance, a indiqué le directeur général de Safran, ajoutant que la division Équipement de l'entreprise ressentait plus de pression que la division Propulsion.

Le chiffre d'affaires de son activité Propulsion s'est établi à 2,714 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 34,9%, tiré par la forte activité des services pour moteurs civils.

La reprise rapide du secteur aéronautique après la pandémie a dopé les résultats des fabricants de moteurs, car les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont contraint les compagnies aériennes à utiliser des avions plus anciens, stimulant ainsi la demande de services après-vente.

Safran a également réaffirmé ses perspectives pour l'exercice 2023.

Le groupe a annoncé en février anticiper un résultat opérationnel courant autour de 3 milliards d'euros et un chiffre d'affaires d'au moins 23 milliards d'euros en 2023. (Reportage Tim Hepher ; Version française Camille Raynaud et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)