par Yilei Sun et Brenda Goh

La ville chinoise de Wuhan, berceau de l'épidémie de nouveau coronavirus survenu en décembre dernier, réfléchit à des mesures de soutien en faveur de Dongfeng Motor, premier constructeur automobile local, selon un projet de développement économique consulté par Reuters.

Le projet, daté du 28 avril, montre toutes les initiatives envisagées par la municipalité pour venir en aide à Dongfeng, troisième constructeur automobile chinois et important pourvoyeur d'emplois à l'origine de la réputation de la ville, surnommée la "Detroit" chinoise, en référence à l'ancien coeur de l'industrie automobile américaine.

Confronté à la pandémie, Dongfeng a vu ses ventes plonger de 33% sur les quatre premiers mois de l'année par rapport à la même période il y a un an.

Parmi les mesures envisagées, figurent des subventions pour l'achat de véhicules neufs, des commandes publiques ainsi que l'achat d'un terrain appartenant à Dongfeng PSA, coentreprise avec la marque française.

La ville de Wuhan envisage aussi de soutenir le projet de véhicules électriques haut de gamme de Dongfeng, qui vise à utiliser les usines inexploitées de l'ancienne coentreprise formée avec Renault.

Le document n'indique pas le coût des mesures envisagées et note qu'elles peuvent encore évoluer à la faveur des discussions avec le gouvernement.

Sollicitées, les autorités n'ont pas répondu dans l'immédiat. Renault et PSA, pour leur part, n'ont souhaité faire aucun commentaire.

La ville de Wuhan, où vivent 11 millions d'habitants, a été confinée pendant 76 jours. Sur les 4.600 décès officiellement liés au COVID-19, 80% sont survenus dans la ville, dont le produit intérieur brut (PIB) a reculé sur un an de 40,5% au premier trimestre.

La ville, qui accueille également les coentreprises de Dongfeng et Honda et General Motors et SAIC, a produit 1,5 million de véhicules l'an dernier.

(Yilei Sun et Brenda Goh; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)