Déjà attaqué comme valeur cyclique au sein d'un marché baissier, Saint-Gobain (-4,52% à 36,4 euros) amplifie ses pertes après la dégradation de recommandation de Berenberg. Le broker est passé d'Achat à Conserver sur le titre, tout en abaissant son objectif de cours de 41 à 36 euros. Berenberg a également revu à la baisse ses prévisions de résultats pour le groupe de matériaux de construction. Il anticipe désormais une croissance organique annuelle de ses ventes de 0,7% en 2015, contre une précédente anticipation de 2,7%, et vise un résultat opérationnel de 2,61 milliards d'euros.

Berenberg anticipait précédemment un bénéfice opérationnel de 3,19 milliards en 2015.

L'analyste explique principalement ces révisions à la baisse par les cessions réalisées par Saint-Gobain, notamment dans son activité de distribution. Ainsi, le désengagement de Verallia a été lancé l'année dernière, rappelle le courtier, qui note que, en contrepartie, le groupe a réalisé plusieurs acquisitions dans les pays émergents. Or, Berenberg se demande si le groupe ne devrait pas plutôt consolider ses positions sur les marchés développés et plus cycliques.

La prudence manifestée par le courtier est étayée par le fait que les perspectives au Brésil notamment, qui représente un quart de ses ventes sur la zone Asie et émergents, sont dégradées.

Ajoutées aux implantations nord-américaines, les activités brésiliennes de Saint-Gobain sont bien plus rentables que les activités françaises, souligne Berenberg. Or, le broker se montre particulièrement prudent quant aux performances du groupe sur son marché domestique et estime qu'il va falloir attendre encore un peu pour que Saint-Gobain profite de la reprise économique en cours.

Dans ce contexte, l'argument d'une valorisation faible pour acheter des titres Saint-Gobain ne tient plus selon Berenberg, pour qui le prix actuel de l'action est trop élevé. Il estime qu'un prix de 34 euros pourrait présenter un point d'entrée acceptable.