Paris (awp/afp) - Le groupe Saint-Gobain a annoncé jeudi l'arrivée en juillet prochain au poste de directeur général de Benoît Bazin, à l'occasion de la présentation des résultats 2020 marqués par une forte reprise au second semestre après une chute d'activité liée à la crise sanitaire.

Le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, a ainsi choisi de passer la main à son directeur général délégué, qui travaillait à ses côtés depuis plus de deux ans. Une proposition qui a été approuvée à l'unanimité du conseil d'administration.

M. de Chalendar, qui était PDG depuis 2010, conservera la présidence du conseil d'administration, les deux fonctions étant dissociées.

"Le groupe est en pleine forme" et "peut passer à une prochaine étape", a commenté le PDG lors d'une conférence téléphonique.

"Pour écrire cette nouvelle page", Benoît Bazin dispose d'une "longue expérience dans le groupe et à l'international" et d'une "connaissance en profondeur des métiers, des activités et des marchés de l'entreprise", a détaillé M. de Chalendar.

Le directeur général délégué, depuis 22 ans dans le groupe où il a occupé de nombreux postes de responsabilités, a notamment piloté le dernier plan stratégique "Transform and Grow" lancé fin 2018 et désormais achevé et qui est "une grande réussite", a dit le PDG.

Le futur directeur général s'est dit "très confiant" pour Saint-Gobain, qui présente "un bilan solide en sortie de crise avec de la marge de manoeuvre pour saisir les opportunités".

M. Bazin va préparer un nouveau plan stratégique pluriannuel pour le groupe, qui sera dévoilé début octobre.

En présentant le bilan 2020, M. de Chalendar a mis l'accent sur les "résultats record" du second semestre, avec un fort rebond du bénéfice d'exploitation (+22% en comparable) accompagné d'une marge record de 10%.

la rénovation tire l'activité

Le bénéfice net courant (hors exceptionnels) a aussi atteint un niveau record au deuxième semestre à 1,2 milliard d'euros (+23%). Sur l'ensemble de l'année, cet indicateur, une référence de la performance pour le groupe, ressort à 1,5 milliard d'euros (-23%).

Saint-Gobain avait prévenu les marchés début janvier de la très bonne performance du second semestre, supérieure à ses attentes.

Toutefois, le bénéfice net part du groupe 2020 a été divisé par trois sur an, à 456 millions d'euros, pénalisé notamment par des dépréciations d'actifs.

Le chiffre d'affaires de l'année termine en baisse d'environ 10%, à 38,1 milliards d'euros (-3,8% à périmètre et change constants).

Après le point bas d'activité du deuxième trimestre, liée aux mesures de confinement et une économie à l'arrêt, Saint-Gobain est reparti à partir de l'été; la reprise s'est encore accentuée en fin d'année, et se poursuivait en début d'année 2021.

La deuxième moitié de l'année a été marquée par "une très belle performance commerciale (...) portée par les marchés de la rénovation" du bâtiment, a dit le PDG. Les régions Europe du Sud, tirée par la France, et Amériques se sont particulièrement distinguées.

"La dynamique de nos marchés reste forte cette année", a poursuivi M. de Chalendar, en évoquant "des perspectives globalement favorables", même si "l'environnement macro-économique et sanitaire est encore extrêmement perturbé".

Outre la rénovation toujours bien orientée, le groupe table sur l'impact additionnel des plans de relance, comme le soutien à la rénovation énergétique en France qui devrait donner ses effets en 2021.

Les métiers liés à l'industrie sont aussi attendus en reprise cette année.

Pour 2021, Saint-Gobain s'est fixé comme objectif une "forte progression du résultat d'exploitation à structure et taux de change comparables", avec une marge d'exploitation qui dépasserait 8,7% (contre 7,5% en 2020).

afp/rp