l'économie américaine

New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en ordre dispersé jeudi peu après l'ouverture, ses inquiétudes renforcées par deux nouveaux indicateurs témoignant de la vigueur intacte de l'activité économique américaine, ainsi que par une nouvelle hausse des taux obligataires.

Vers 15H05 GMT, le Dow Jones montait de 0,28%, l'indice Nasdaq cédait 0,43% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,33%.

Déjà morose, la place new-yorkaise a mal accueilli la baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage, à 190.000 contre 192.000 la semaine précédente et 197.000 attendu.

"Les inscriptions continuent à raconter la même histoire, à savoir que le marché de l'emploi reste trop tendu pour contribuer au ralentissement de l'inflation et aider la Fed (banque centrale américaine)", a commenté, dans une note, Nancy Vanden Houten, d'Oxford Economics.

Wall Street a également été échaudée par le bond de 3,2% du coût moyen de la main d'oeuvre au quatrième trimestre 2022, selon les données communiquées jeudi par le ministère américain du Travail, quand les économistes prédisaient 1,4%.

"Cela pousse les taux obligataires à la hausse", a observé Peter Cardillo, de Spartan Capital, qui s'attend à une "nouvelle séance mitigée, ou négative".

Dans la foulée, le rendement des emprunts d'Etat américain à 10 ans a atteint 4,08%, contre 3,99% la veille en clôture, au plus haut depuis près de quatre mois.

Le taux à un an, qui reflète mieux les anticipations de politique monétaire à moyen terme, a grimpé jusqu'à 5,0689%, une première depuis plus de 22 ans.

Cette nouvelle envolée des taux "met les actions sous pression", a constaté Peter Cardillo.

"L'inquiétude du moment est liée à la remontée des taux, qui devraient aller plus haut et rester élevés plus longtemps que prévu", a rappelé, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Le Dow Jones devait de rester dans le vert au spécialiste des logiciels de relation clients Salesforce (+11,93%), qui a bondi après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et de prévisions ambitieuses, intégrant une nette amélioration des marges.

Dans une moindre mesure, les valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, apportaient aussi du soutien, à l'instar de Procter & Gamble (+0,98%) ou Coca-Cola (+0,76%).

Le Nasdaq, lui, était miné par plusieurs valeurs technologiques, très sensibles à la remontée des taux, qui conditionne le financement de leur croissance. Les fabricants de semi-conducteurs Qualcomm (-1,57%), AMD (-1,33%) et Texas Instruments (-0,69%) étaient parmi les actions les plus touchées.

Tesla faisait marche arrière (-5,12%), au lendemain d'une présentation aux investisseurs jugée décevante faute d'annonces concrètes. Le constructeur n'a pas présenté de nouveau véhicule, se bornant à promettre l'arrivée sur le marché de son pick-up Cybertruck d'ici la fin de l'année.

La chaîne de grands magasins Macy's (+12,09%) bénéficiait d'un bénéfice net trimestriel au-dessus des anticipations, le chiffre d'affaires étant conforme aux attentes.

Silvergate Capital, maison mère de Silvergate Bank, souvent appelée "banque des cryptos" car très prisée des acteurs de ce secteur, était aux abois (-40,65%). Le groupe a annoncé mercredi soir que de récents développements sur ce marché pourraient affecter sa solidité financière et a évoqué une possible cessation de paiements dans l'année à venir.

La chaîne de magasins de produits électroniques Best Buy progressait (+1,10%), aidée par un bénéfice trimestriel au-dessus des estimations, et malgré des prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice pour son exercice décalé (qui s'achèvera fin janvier 2024) inférieures aux attentes des analystes.

Blackstone était chahutée (-2,37%) après que l'agence Bloomberg a rapporté que la société d'investissement avait fait défaut sur une échéance de dette liée à un gestionnaire immobilier finlandais, qu'il contrôle depuis 2017.

tu/rhl