Salvatore Ferragamo (-16,43% à 6,28 euros) dévisse à la Bourse de Milan au lendemain de ses résultats décevants sur l'année 2024. A l'instar des autres valeurs du luxe en Europe, l'action de l'entreprise italienne de chaussures de luxe souffre aussi de l'application des taxes douanières américaines et d'une baisse inattendue des importations en Chine en février en rythme annuel. Dans l'Empire du Milieu, les importations ont reculé sur cette période de 8,4% contre une hausse anticipée de 1%.

Ces chiffres " indiquent que les revenus générés par les exportations ne sont pas suffisamment recyclés en salaires et, par conséquent, en consommation " explique l'économiste Michael Pettis.

Concernant sa performance annuelle en 2024, Salvatore Ferragamo a généré un chiffre d'affaires de 1,035 milliard d'euros, soit un recul de 10,5% sur un an et de 8,2% à taux de change constants. 

La marge brute ressort à 740 millions d'euros, soit un repli de 11,8%. Au second semestre 2024, cette marge a été affectée par des dépréciations de stocks. 

L'Ebitda s'est replié de 14,5% pour atteindre 215 millions d'euros. Le groupe italien enregistre une perte nette de 68 millions d'euros contre un bénéfice net de 26 millions d'euros en 2023.

"En 2024, nous avons été confrontés à un contexte de marché complexe, caractérisé par des tensions géopolitiques persistantes et des incertitudes macroéconomiques, qui ont eu un impact sur la demande de produits de luxe. Le secteur a connu une phase difficile, principalement due au ralentissement des marchés asiatiques, avec un environnement particulièrement difficile en Chine, et à un environnement mondial difficile pour le commerce de gros", souligne Salvatore Ferragamo pour expliquer la décroissance de son activité. 

Précisément, dans la région Asie-Pacifique, les ventes ont baissé de 18,9% à taux de change constants à 291,38 millions d'euros. Elles ont fléchi de 7,8% à taux de change constants dans la région EMEA et de 2,6% à taux de change constants en Amérique du Nord.

Sans donner de précisions, l'entreprise italienne de chaussures de luxe indique seulement qu'elle "sera prudente sur ses attentes à court terme, compte tenu des incertitudes concernant la demande des consommateurs de produits de luxe".