Laurent Chameroy, quel regard portez-vous sur ce premier semestre où l’on a vu les comptes du Groupe se dégrader très fortement ?
" Le repli du marché du négoce de matériaux nous a touchés un peu plus tard que certains confrères, mais sa violence nous a surpris. Les replis d’activité se sont révélés assez homogènes selon les agences de Négoce, allant de 12% et 20%, en phase avec un marché autour de -15%. Concernant notre activité Bricolage, nous traversons cette période plutôt mieux que le marché (-1% vs -5% environ), avec une rentabilité qui se tient correctement alors que dans le négoce nous subissons à la fois une pression sur la marge sur coûts variables et des frais fixes maintenus à haut niveau. "
Le semestre en cours s’inscrit-il sur les mêmes tendances que le début d’année ? Avec une marge commerciale à 32% au 1er semestre, pensez-vous avoir atteint un point bas ?
" Ce que je peux vous dire, sans donner de guidance comme à notre habitude, c’est que le marché devrait rester sur des niveaux bas au second semestre ainsi que sur la quasi-totalité de l’année 2025. Cela tient à la morosité ambiante sur le marché français de la construction neuve qui semble se stabiliser sur un niveau historiquement bas de 275 000 logements annuels créés contre 320 à 450 000 historiquement. Heureusement, le secteur de la rénovation fait preuve de résilience, avec une stabilisation voire une très légère croissance malgré de légères baisses de prix. Sachant que la rénovation représente environ la moitié des ventes du Négoce. Pour ce qui est de la marge commerciale, le niveau actuel de 32% ne traduit pas tant des effets de prix de stocks embarqués qui seraient élevés qu’une pression concurrentielle qui devrait rester forte ces prochains trimestres. "
Prévoyez-vous des mesures d’adaptation des coûts fixes ou des fermetures d’agence ?
" Nous restons confiants sur les besoins structurels de création et de rénovation de logements en France. Cela étant dit, les difficultés de la conjoncture nous amènent, en attendant la reprise du marché, à agir fortement sur la motivation des forces commerciales tout en évitant de remplacer, dans la mesure du possible, les départs au sein de nos agences. Vient s’ajouter une discipline financière accrue en termes d’investissements ou d’optimisation des stocks. Notre réseau d’agences est relativement homogène en termes de performance : à ce stade, les fermetures ne sont pas d’actualité."
Quels sont les chantiers à mener pour redresser VM Matériaux ?
" Tout d’abord, VM Matériaux doit retrouver du dynamisme commercial, et pour cela nous pouvons compter sur la forte notoriété de l’enseigne. Il s’agit également de retrouver de la capacité d’amélioration de la marge commerciale en mutualisant les achats et en optimisant nos prix de vente. Enfin, nous devons améliorer l’organisation à travers des systèmes d’informations que nous allons basculer sur ceux du Groupe de façon à améliorer la gestion commerciale et opérationnelle de cette filiale. Le siège vendéen sera maintenu avec les effectifs nécessaires qui auront, comme l’ensemble des salariés du Groupe, vocation à devenir actionnaires de Samse via le FCP du Groupe. "
Les faillites accélèrent chez vos clients. Quelles sont les conséquences pour Samse ?
" Le coût du risque client est en légère hausse, avec de vraies inquiétudes sur les clients constructeurs de maisons individuelles qui connaissent des reculs d’activité de plus 50%. Ce sujet n’a pas, pour l’instant, pesé sur nos résultats. Mais l’année 2025 s’annonce compliquée et nous faisons preuve d’une grande vigilance sur ce point. "
Quelle sera la politique de dividende de ces prochaines années compte tenu des acquisitions et des besoins de la holding Dumont ?
" Notre politique de dividende sera pragmatique et s’adaptera à la situation du Groupe, c’est-à-dire à ses résultats ainsi qu’à ses perspectives.
A ce stade, nous pouvons difficilement évoquer la probabilité d’un dividende. Rappelons que la dette dans la holding s’étale jusqu’en 2027, avec un effort de remboursement qui s’amenuise avec le temps. "