HELSINKI (Reuters) - Nokia a prévenu jeudi d'une année 2021 difficile alors que l'équipementier télécoms tente de rattraper ses concurrents dans la 5G et a connu une fin d'année 2020 meilleure que prévu.

L'entreprise finlandaise et son rival Ericsson ont vu leur nombre de clients grimper alors que les opérateurs commencent à déployer les réseaux 5G, aidés par la mise à l'écart de Huawei par de nombreux gouvernements sur des questions de sécurité, une circonstance dont Ericsson semble toutefois avoir profité davantage.

"Nous n'avons pas encore fait de percée en 5G (en Chine) mais bien sûr, nous n'excluons pas cette possibilité pour l'avenir", a déclaré le nouveau directeur général Pekka Lundmark à Reuters. "Mais nous voulons être prudents afin de ne pas être là à tout prix".

Nokia a fait état d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice sous-jacent meilleurs que prévu au quatrième trimestre mais il a prévenu que ses revenus allaient reculer en 2021, entre 20,6 milliards et 21,8 milliards d'euros, contre 21,9 milliards en 2020.

Il a aussi dit tabler sur une marge d'exploitation sous-jacente dans une fourchette de 7% à 10 % en 2021, contre un taux de 9,7% au titre de l'année écoulée.

"Nous nous attendons à une année 2021 difficile, une année de transition, avec des vents contraires significatifs dus à la perte de parts de marché et à l'érosion des prix en Amérique du Nord", a expliqué Pekka Lundmark qui a enclenché une importante réorganisation stratégique depuis sa prise de fonction en août dernier.

Nokia a notamment indiqué avoir perdu un contrat auprès de l'opérateur Verizon qui a choisi Samsung Electronics à sa place pour fournir des équipements 5G.

Au quatrième trimestre, la croissance des ventes d'équipements 5G a été partiellement neutralisée par une diminution dans les réseaux d'accès radio (RAN). Le chiffre d'affaires de cette activité a reculé de 7% à 5,04 milliards d'euros.

Au total, le chiffre d'affaires de Nokia a baissé de 5% à 6,57 milliards d'euros sur la période d'octobre à décembre, alors que les analystes attendaient en moyenne 6,42 milliards d'euros, selon les données de Refinitiv Eikon.

Le bénéfice sous-jacent est ressorti à 0,14 euro par action, contre 0,15 euro au quatrième trimestre 2019, et un consensus moins optimiste de 0,11 euro.

A la Bourse d'Helsinki, le titre Nokia reculait de 1,52% à la mi-journée.

L'action Nokia a connu de fortes fluctuations au cours des deux dernières semaines car elle a fait l'objet d'une frénésie spéculative sur les marchés qui a aussi concerné des sociétés comme Gamestop et d'autres groupes technologiques.

(Version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)

par Tarmo Virki et Supantha Mukherjee