Séoul (awp/afp) - Samsung Electronics a annoncé jeudi son intention de verser un dividende exceptionnel conséquent à ses actionnaires, une décision interprétée comme un coup de pouce à la famille qui contrôle le géant technologique sud-coréen alors que cette dernière doit s'acquitter de plusieurs milliards de dollars de droits de succession.

Le groupe paiera un total record de 13'120 milliards de wons (10,5 milliards de francs suisses) de dividendes à ses actionnaires, soit 1932 wons par action pour l'année fiscale 2020. Samsung a indiqué que le versement incluait un dividende spécial de 1578 wons par action.

A sa mort en octobre, l'ancien président du groupe Lee Kun-hee, également l'homme le plus riche de Corée du Sud, a laissé à ses enfants une fortune monumentale, mais aussi des impôts à régler qui s'élèveraient à plus de 10 milliards de dollars.

L'annonce jeudi du premier fabricant au monde de smartphones et de puces mémoire d'un dividende spécial a donc été interprétée par les analystes comme une manière d'aider les héritiers du conglomérat à faire face à cette facture.

Selon la loi sud-coréenne, la succession de Lee Kun-hee est taxée à 50%, plus une surcharge de 20% sur les actions qu'il détenait en tant que principal actionnaire de l'entreprise.

Des médias ont estimé que les droits de succession de la famille s'élevaient à environ 10,2 milliards de dollars (8,43 milliards d'euros) sur les seuls actifs boursiers du défunt patriarche.

Un dividende de "quelque 2.000 wons par action est un montant étonnant et cela allégera considérablement le fardeau des droits de succession", a estimé Kim Dae-jong, professeur de commerce à l'université de Sejong.

Samsung, qui présentait ses résultats annuels jeudi, a également annoncé un nouveau programme triennal d'augmentation du rendement pour les actionnaires.

Le groupe a fait état d'une hausse de 26% de son bénéfice net au quatrième trimestre par rapport à l'année précédente, mais a mis en garde contre les incertitudes qui pèsent sur la pandémie.

L'un des héritiers, le vice-président du groupe et patron de facto Lee Jae-yong, est actuellement en détention après avoir été condamné à deux ans et demi de prison la semaine dernière à la suite d'un nouveau procès sur un vaste scandale de corruption, ce qui pourrait compliquer le processus de décision au sommet de la société.

afp/al