Manille (awp/afp) - Le géant pharmaceutique français Sanofi a informé lundi les autorités philippines qu'il n'allait pas rembourser le coût des doses utilisées d'un vaccin contre la dengue que Manille a suspendu en raison de ses inquiétudes pour la santé publique.

Les Philippines avaient demandé à Sanofi de rembourser un montant total de 3,2 milliards de pesos (49,73 millions d'euros) consacré au programme de vaccination contre la dengue après que le groupe eut indiqué que la vaccination pourrait aggraver les symptômes de la maladie chez les personnes n'ayant jamais été infectées auparavant en cas d'exposition au virus, a indiqué le ministre de la Santé Francisco Duque.

Le mois dernier, Sanofi avait accepté de rembourser au gouvernement philippin les doses inutilisées du vaccin Dengvaxia, estimés à un montant de 1,6 milliard de pesos (24,87 millions d'euros). Le groupe pharmaceutique a cependant précisé lundi qu'il n'était pas prêt à payer pour les doses utilisées.

"En approuvant de rembourser les doses utilisées de Dengvaxia revient à reconnaître que le vaccin est inefficace ce qui n'est pas le cas", a souligné Sanofi Pasteur dans un communiqué. La décision de rembourser les doses inutilisées est sans rapport avec d'éventuelles questions de sécurité ou de qualité du Dengvaxia mais vise à montrer que le groupe veut coopérer avec Manille, a précisé le communiqué.

Les autorités philippines ont ouvert une enquête sur la mort de 14 enfants figurant parmi les 830.000 ayant reçu le Dengvaxia l'année dernière. Sanofi a cependant insisté sur le fait qu'il n'existe pas de preuve que le vaccin en soit la cause.

Les Philippines compte le taux de mortalité le plus élevé dans le monde du virus de la dengue, avec 732 décès l'an dernier, selon le ministère de la Santé. La campagne de vaccination a démarré dans le pays en 2016 mais a été interrompue en décembre après des informations sur le fait que le vaccin Dengvaxia pouvait aggraver les symptômes chez certaines personnes n'ayant pas été exposées au virus.

afp/al