par Yann Le Guernigou et Jean-Michel Bélot

Dans un communiqué, le groupe français a indiqué que son offre, qui porte sur la totalité du capital de Zentiva, était de 1.050 couronnes tchèques par action, soit 10,5% de plus que PPF.

Il fait valoir que ce prix représente une prime de 14,6% par rapport au cours de clôture de Zentiva le 30 avril (916 couronnes) à la Bourse de Prague, à l'avant-veille du jour où le fonds tchèque PPF avait dévoilé son projet d'offre en exprimant l'ambition de prendre une participation majoritaire dans le laboratoire pharmaceutique.

Contrôlé par l'homme d'affaires le plus riche de la République tchèque, Petr Kellner, PPF s'est associé pour son offre à PPF Generali Holding, sa coentreprise d'assurance avec l'italien Generali qui détenait déjà 19,1% de Zentiva.

L'action Zentiva progressait de 6,73%, à 1.110 couronnes, mercredi vers 10h15, les investisseurs semblant ainsi parier sur la poursuite de la bataille pour le contrôle du groupe.

Dans son communiqué, Sanofi-Aventis souligne qu'il est déjà présent sur les différents marchés où Zentiva opère et que l'acquisition du contrôle du groupe qu'il envisage "s'inscrit dans une logique stratégique forte".

Elle lui permettrait d'accroître son poids dans les génériques, aujourd'hui considérés par les grands groupes pharmaceutiques comme un vecteur de développement dans les pays émergents mais aussi comme un moyen pour relever le défi global de la maîtrise des dépenses de santé imposée par les pouvoirs publics.

PAS DE COMMENTAIRE DE PPF

"Le but du jeu pour Sanofi est de se développer dans les pays de l'Est", a déclaré Philippe Lanone, analyste chez Natixis Securities, qui juge le prix proposé "cohérent".

Zentiva, qui avait demandé à ses actionnaires de conserver leurs titres en attendant l'examen en détail de l'offre de PPF, a déclaré via une porte-parole qu'il publierait dans la journée un communiqué sur la surenchère de Sanofi-Aventis.

PPF s'est refusé pour sa part à tout commentaire dans l'immédiat, indiquant seulement qu'il entendait poursuivre le déroulement de son offre, qui vient juste de s'ouvrir après avoir reçu au début du mois le feu vert de la banque centrale tchèque.

"Il y a un certain cadre juridique (de l'offre) et nous agirons en conformité avec ce cadre", a déclaré un porte-parole.

Zentiva, qui dispose de positions fortes en République tchèque et en Slovaquie, est également présente en Roumanie et, depuis 2007, en Turquie.

Son cours de Bourse a culminé à 1.571 couronnes en avril 2007 mais est retombé à 784 couronnes en janvier, le groupe ayant entre-temps lancé deux avertissements sur résultats en raison de dépréciations en Roumanie et d'un ralentissement de sa croissance sur son marché domestique du fait des efforts menés par le gouvernement de Prague pour réduire les dépenses de santé.

L'offre de Sanofi-Aventis intervient au moment où le groupe français est sous la pression des marchés en raison des risques de concurrence générique sur certaines de ses molécules vedettes et de l'échec de l'Acomplia, son traitement de l'obésité, qu'il a renoncé à commercialiser aux Etats-Unis.

Son cours de Bourse a touché mardi un plus bas depuis février 2003 et accuse un recul de 33% depuis le début de l'année, sous-performant largement l'indice DJ Stoxx des valeurs pharmaceutiques européennes, qui régresse de près de 16%.

Avec les contributions de Jan Korselt à Prague et de Sudip Kar-Gupta à Paris, édité par Jacques Poznanski