Sanofi (-0,11% à 81,51 euros) surperforme nettement une place parisienne malmenée par un regain d'aversion pour le risque. Le laboratoire pharmaceutique, qui bénéficie de son statut de valeur défensive, est également soutenu par une bonne nouvelle.

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) a rendu un avis favorable et recommandé l'approbation de Beyfortus (nirsevimab) de Sanofi et AstraZeneca pour la prévention des infections des voies respiratoires inférieures causées par le VRS chez le nouveau-né et le nourrisson, pendant la première saison de circulation du virus à laquelle ils sont confrontés.

S'il est approuvé, Beyfortus deviendra le premier et le seul agent d'immunisation passive à dose unique indiqué pour tous les nourrissons, notamment ceux en bonne santé, nés à terme ou prématurément, ou ceux qui présentent certains problèmes de santé.

En mars 2017, AstraZeneca et Sanofi ont annoncé la conclusion d'un accord de développement et de commercialisation du Beyfortus.

Aux termes de cet accord, AstraZeneca dirige l'ensemble des activités de développement et de fabrication, tandis que Sanofi est chargé des activités de commercialisation et de la comptabilisation des revenus.

Aux termes de l'accord global, Sanofi a procédé à un paiement initial de 120 millions d'euros, à un paiement d'étape de 30 millions d'euros et à des paiements d'étape pouvant atteindre 465 millions d'euros, sous réserve de la réalisation d'un certain nombre d'objectifs de développement et des ventes réalisées. Les deux entreprises partagent l'ensemble des coûts et bénéfices.

Le VRS est la cause la plus fréquente d'infections des voies respiratoires inférieures des nourrissons et l'une des premières causes de leur hospitalisation.

La plupart de ces hospitalisations concernent des nourrissons nés à terme par ailleurs en bonne santé.

À l'échelle mondiale, les dépenses médicales directes liées aux infections causées par le VRS — incluant les hospitalisations, les consultations externes et les soins de suite — se seraient établies à 4,82 milliards d'euros en 2017, selon des estimations reprises par Sanofi.

Il n'existe pour l'heure aucune option de prévention universelle et le traitement se limite à une prise en charge symptomatique.