L’Union européenne devrait aligner les prix des médicaments sur ceux pratiqués aux États-Unis afin d’attirer davantage d’investissements, estiment les dirigeants de deux poids lourds de l’industrie pharmaceutique, dans une lettre publiée mercredi par le Financial Times.

Les Etats-Unis paient leurs médicaments bien plus cher que le reste du monde, jusqu’à près de trois fois plus que les autres pays développés. "Les contrôles de prix et les politiques d’austérité en Europe réduisent l’attractivité de ses marchés", écrivent Vas Narasimhan, directeur général de Novartis, et Paul Hudson, à la tête de Sanofi.

Selon eux, dans un contexte de perte de compétitivité de la biopharma européenne, l’incertitude liée aux droits de douane diminue encore les incitations à investir dans l’Union.

Les deux patrons suggèrent que le bloc européen adopte des prix de référence plus élevés et définisse des objectifs de dépenses pour les médicaments innovants, afin de mieux récompenser l’innovation.

"Dans le nouveau contexte mondial, le modèle pharmaceutique européen, qui repose sur une production en Europe et des exportations vers les États-Unis, n’est plus viable", poursuivent-ils, appelant Bruxelles à renforcer son marché intérieur.

Ces dernières semaines, plusieurs laboratoires ont annoncé des investissements massifs aux États-Unis pour s’adapter aux mesures tarifaires de Washington, qui affirme vouloir ainsi stimuler la production nationale.

Roche a ainsi annoncé mardi qu’elle investirait 50 milliards de dollars sur le sol américain d’ici cinq ans. Novartis, Eli Lilly et Johnson & Johnson ont eux aussi fait part de projets d’envergure dans le pays. Sanofi n'a pas encore annoncé d'investissements importants aux Etats-Unis, rappelle le FT.

Parallèlement, l’administration Trump a averti les industriels qu’elle envisageait de lier les prix des médicaments aux États-Unis à ceux, généralement plus bas, pratiqués dans d’autres pays développés.