PARIS (Reuters) - Sanofi a annoncé mercredi un accord pour le rachat de la société autrichienne de biotechnologie Origimm Biotechnology, qui lui permettra notamment de développer un candidat-vaccin contre l'acné alors que le groupe mise sur sa plateforme ARN messager (ARNm) pour renforcer son activité de vaccins.

Sanofi, qui tient ce mercredi une journée investisseurs consacrée à cette division, a confirmé viser un taux de croissance annuel composé des ventes de 5% à 9% entre 2018 et 2025 et a pour objectif de plus que doubler les revenus de cette activité d'ici la fin de cette décennie.

Avant la pandémie, Sanofi faisait figure de leader mondial en matière de fabrication de vaccins mais le groupe français a été supplanté par ses concurrents BioNTech/Pfizer et Moderna dans la course pour le développement d'un vaccin à ARNm contre le COVID-19.

Sanofi s'est finalement retiré de la course en septembre dernier, préférant se concentrer sur le développement d'un vaccin anti-COVID-19 via une approche plus conventionnelle à base de protéines, en collaboration avec GlaxoSmithKline.

Le groupe français avait indiqué alors qu'il concentrerait ses ressources en ARNm, qu'il a développées avec le rachat de Translate Bio cette année, pour la recherche vaccinale et thérapeutique destinée à d'autres maladies infectieuses.

Sanofi développe actuellement quatre grandes franchises de vaccins - grippe, méningite, vaccins PPH3 et vaccins de rappels - et compte lancer prochainement nirsevimab, un vaccin pour protéger les nourrissons des infections causées par le virus respiratoire syncytial (VRS).

Avec le rachat d'Origimm, dont le montant n'a pas été dévoilé, le groupe va également mettre la main sur le projet clinique de candidat-vaccin thérapeutique contre l'acné à base de protéines recombinantes, qui fait l'objet d'un essai préliminaire depuis le troisième trimestre 2021.

"Parallèlement, Sanofi s'emploie à développer d'autres versions d'antigènes et à capitaliser sur sa plateforme ARNm nouvelle génération, avec le lancement d'un essai clinique de phase I/II prévu en 2023", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Sanofi indique par ailleurs avoir débuté un programme visant à prévenir la chlamydia. Un essai de phase I d'un candidat à ARNm devrait débuter en 2023, a-t-il mercredi.

Sur les dix nouveaux candidats vaccins qui doivent entrer en stade clinique d'ici à 2025, six feront appel à l'ARNm, a précisé le groupe.

(Reportage Blandine Hénault, édité par Nicolas Delame)