ADNOC, le géant pétrolier d’Abou Dhabi, a lancé une offre publique d'achat de 18,7 Mds$ sur le groupe australien Santos, avec l’ambition de se positionner comme un acteur mondial du gaz naturel liquéfié (GNL). L'offre, formulée via sa filiale XRG avec le soutien d’ADQ et de Carlyle, valorise Santos à 23,6 Mds$ (36,4 milliards de dollars australiens) dette comprise — un record pour une acquisition en numéraire dans le pays. En ligne de mire : les actifs stratégiques de Santos dans le GNL en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, régions clés pour répondre à la demande asiatique.
Mais le projet devra franchir une série d’obstacles réglementaires, notamment en Australie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Etats-Unis. Des analystes pointent le risque d’un veto du régulateur australien (FIRB), en raison du caractère sensible des infrastructures énergétiques détenues par Santos. XRG tente de rassurer en promettant de maintenir le siège de Santos dans le pays, mais une éventuelle scission des actifs locaux pour contourner les blocages paraît complexe.
Cette opération intervient après l’échec d’une fusion avec Woodside et une baisse de régime pour Santos, qui a vu ses bénéfices et dividendes reculer en 2024. Malgré les doutes sur l’issue réglementaire, le conseil d’administration soutient l’offre, à condition qu’elle se concrétise. Et selon les analystes, la prime proposée par ADNOC rend peu probable l’apparition d’un concurrent capable de rivaliser.