Actualisé après la clôture de Wall Street

New York (awp/afp) - Le durcissement du ton de la Réserve fédérale américaine a fait fortement baisser les marchés européens jeudi, les marchés américains restant volatils mais reprenant leur souffle après leur dégringolade de la veille.

Indécise après une séance de forte chute, Wall Street a terminé en petite baisse avec le Nasdaq à -0,13%, le S&P 500 à -0,10% et le Dow Jones à -0,47%.

En Europe, Paris a chuté de 1,72%, Londres de 0,88%, Francfort de 1,35% et Milan de 1,80. En Asie, Tokyo a connu sa pire séance en plus de six mois, perdant 2,88%.

Ce revirement de tendance par rapport aux records atteints lors des premiers jours de l'année vient de la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Elles témoignent de sa volonté de s'attaquer frontalement à l'inflation, qui a atteint des records vieux de plusieurs décennies aux Etats-Unis.

Les membres de la Fed ont indiqué, dans un langage sans équivoque, qu'ils envisageaient désormais de relever plus tôt et plus souvent que prévu le taux directeur de l'institution.

En outre, il est désormais question dans le compte-rendu de la Fed d'entamer la réduction du bilan de l'institution dès la première hausse de taux, ce qui a pris de cours les opérateurs.

Pour Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services, "la hausse des taux était déjà largement intégrée par les marchés".

"Ce qui ne l'était pas encore dans l'esprit des investisseurs, c'est la réduction du bilan de la Fed, or cela correspond à un petit resserrement monétaire de plus", a-t-il indiqué.

Les données économiques américaines ont été plutôt favorables, ce qui a aidé à endiguer la rotation des investissements quittant la tech. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont restées à un niveau très bas au cours de la dernière semaine de 2021, tout en augmentant légèrement, alors que les employeurs font face à une pénurie de main d'oeuvre. Le rapport officiel mensuel de l'emploi américain sera scruté vendredi.

Les taux sur les bons du Trésor américain à 10 ans ont grimpé jusqu'à 1,75%, un plus haut depuis le début de la pandémie, pour s'établir vers 21H00 GMT à 1,72% contre 1,70% la veille.

La tech encore sous le choc

Les valeurs de la tech, qui ont besoin de taux d'intérêt bas pour financer leur croissance, étaient délaissées par les investisseurs jeudi.

A Paris, Capgemini a chuté de 4,37%, Dassault Système de 3,65% et Teleperformance de 4,08%.

A Francfort, le concepteur de logiciel SAP a perdu 2,79% et à Wall Street, Netflix reculait de 1,63% et Apple de 1,12%.

Les banques à contre courant

A contrario, les valeurs bancaires, qui bénéficient de la hausse des taux d'intérêt, réussissaient à sortir de la mêlée.

A Londres, Lloyds Banking a grimpé 2,35% et Standard Chartered de 3,72%. A Francfort, Deutsche Bank a pris 2,53%. A Paris, Société Générale gagnait 1,86%, après une acquisition dans le secteur du leasing.

De manière générale, les valeurs de l'économie traditionnelle (industrie, automobile, matières premières) étaient préférées par les investisseurs en ce début d'année.

Nouvelle forte hausse pétrole, le bitcoin ne rebondit pas

Les cours du pétrole accéléraient leur hausse jeudi après avoir déjà nettement augmenté la veille, alors que la situation au Kazakhstan, pays membre de l'Opep+, fait craindre une possible baisse de l'offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a grimpé de 1,47% à 81,99 dollars à Londres. Celui du baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février a gagné 2,06% à 79,46 dollars.

Le dollar se renforçait un peu face à l'euro à 1,1289 dollar pour un euro (+0,22% à 20H00 GMT).

Après sa forte chute mercredi, le bitcoin freinait sa perte à 43.383 dollars (-0,28%).

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