Le numéro un européen des logiciels professionnels SAP prévoit de scinder et d'introduire en Bourse sa filiale Qualtrics, spécialisée dans l'étude du comportement des consommateurs en ligne, qu'il a acquise il y a moins de deux ans pour 8 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros).

L'introduction de Qualtrics à la Bourse de New York permettrait d'inverser en partie la stratégie initiée par l'ancien PDG Bill McDermott, à l'origine du rachat de la société, tout en ramenant SAP vers ses origines allemandes sous la direction de son successeur Christian Klein. Lors du rachat de Qualtrics, Bill McDermott avait été critiqué par des investisseurs qui jugeait l'acquisition trop cher payée. SAP avait proposé une offre supérieure à la valorisation qu'espérait atteindre Qualtrics, qui prévoyait alors de s'introduire dans les prochains jours en Bourse.

Avec la forte hausse du marché boursier depuis cette opération, les analystes de Jefferies ont estimé à 14 milliards d'euros (16 milliards de dollars) la valorisation boursière de Qualtrics sur la base des niveaux de valorisation observés pour les valeurs technologiques dites de croissance.

A la Bourse de Francfort, le titre SAP grimpait à la mi-journée de 2,89%, non loin d'un pic historique touché la semaine dernière, les investisseurs saluant la clôture d'un chapitre mouvementé de l'histoire du géant allemand des logiciels.

L'annonce de la scission de Qualtrics est intervenue peu avant la publication, lundi, des résultats financiers de SAP pour le deuxième trimestre, qui ont confirmé un rebond de l'activité du groupe après l'impact de la pandémie de coronavirus.

Le résultat opérationnel non-IFRS a progressé de 7% à 1,96 milliard d'euros à changes constants tandis que le chiffre d'affaires a crû de 1%. SAP a dit viser une hausse comprise entre 1% et 6% de son résultat opérationnel en 2020.

(Douglas Busvine, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)