FRANCFORT (dpa-AFX Broker) - Les investisseurs de Sartorius n'ont pas apprécié vendredi l'annonce du rachat de la société française Polyplus, en raison d'une possible augmentation de capital qui pourrait en découler. En début d'après-midi, les actions préférentielles de l'équipementier de laboratoire, cotées sur le Dax, perdaient près de 6% à 385,30 euros. Elles étaient ainsi en queue de peloton de l'indice directeur allemand. En cours de route, elles avaient atteint un plus bas depuis le 10 janvier, à 377,30 euros.

Un prix d'achat d'environ 2,4 milliards d'euros a été convenu pour le fournisseur français de technologies pour les thérapies cellulaires et géniques. L'acquisition est réalisée par le biais de la filiale Sartorius Stedim, également cotée en bourse. Son cours a chuté encore un peu plus fortement à Paris, de 6,7 pour cent. Il a parfois atteint son niveau le plus bas depuis juin 2022.

Cette acquisition de plusieurs milliards d'euros pourrait également s'accompagner d'une augmentation de capital qui pourrait diluer le bénéfice revenant aux actionnaires. Selon le communiqué, la maison mère Sartorius bénéficiera d'un crédit relais de JPMorgan pour financer la transaction pendant une période de transition. Il est prévu de refinancer ce crédit par des instruments financiers à long terme. Cela pourrait inclure une composante de fonds propres au niveau de Stedim, a-t-on appris auprès de l'entreprise.

Le financement de telles acquisitions importantes par une augmentation de capital n'est pas inhabituel. Si le calcul de la direction s'avère payant, la dilution des parts pourrait être plus que compensée à long terme. L'analyste Richard Vosser de la banque américaine JPMorgan a toutefois tempéré les espoirs dans une première réaction : en termes de perspectives, l'acquisition est positive pour les actions et stratégiquement, elle a du sens. Mais il faudra sans doute beaucoup de temps pour que les effets positifs se fassent sentir.

Sur le long terme, le cours de Sartorius, actuellement de 386 euros, évolue au milieu de sa fourchette depuis l'apparition du virus Corona. En mars 2020, le cours était encore au plus bas à 164,20 euros, mais ensuite, l'action n'a connu que la voie ascendante jusqu'à fin 2021. A l'époque, le prix maximum payé était de 631,60 euros. En 2022, une correction s'est toutefois amorcée, qui a trouvé son point d'équilibre l'été dernier aux alentours de 300 euros. En 2023, l'action affiche encore une légère hausse.